États-Unis : la Cour suprême défend le droit des Américains à s’armer

Le tribunal agit “sans tenir compte des conséquences potentiellement mortelles de sa décision”, a déploré son compatriote progressiste Stephen Breyer dans un argument séparé, rappelant qu'”en 2020, 45.222 Américains ont été tués par des armes à feu” WILL DUNHAM / REUTERS

C’est un « jour sombre » pour les partisans du contrôle des armes à feu aux États-Unis et une « victoire » pour la National Rifle Association (NRA). La Cour suprême a annulé jeudi 23 juin une loi de l’État de New York sur le port d’armes, laissant place au droit des Américains de sortir de chez eux armés.

Cette décision, prise à la majorité de six juges (conservateurs) là encore, intervient alors que le pays est encore dans une série de fusillades meurtrières, dont l’une, le 24 mai, a fait vingt et un morts dans une école primaire. , Texas. “Les 2e et 14e amendements à la Constitution protègent le droit d’une personne de porter une arme pour se défendre hors de chez elle”, a écrit le juge Clarence Thomas à la majorité.

La Cour suprême agit “sans tenir compte des conséquences potentiellement mortelles de sa décision”, a déploré son compatriote progressiste Stephen Breyer dans une plaidoirie distincte, rappelant que, “en 2020, 45.222 Américains ont été tués par armes à feu”.

Sur Twitter, la démocrate Kathy Hochul, gouverneure de New York, a déploré la décision de la Cour suprême.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A Uvalde, Texas, l’histoire d’un massacre américain tristement classique

Lecture littérale du 2e amendement

Plus précisément, cette décision fait référence à une loi qui, depuis 1913, limite la délivrance de permis de port d’armes dissimulées aux personnes qui ont des raisons de croire qu’elles peuvent avoir à se défendre, par exemple par leur profession ou pour des menaces à leur encontre. . . Deux propriétaires d’armes à feu, dont les permis avaient été refusés, et un affilié de la NRA l’avaient contesté devant les tribunaux.

La NRA préconise une lecture littérale du deuxième amendement à la Constitution des États-Unis. Ratifiée en 1791, elle dit que « si une milice bien organisée est nécessaire pour la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de porter et de porter des armes ne sera pas violé ».

En 1939, la Cour suprême a statué que cet amendement protégeait le droit d’utiliser des armes dans le cadre d’une force de maintien de l’ordre, comme l’armée ou la police, mais n’était pas un droit individuel au personnel de la défense.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Cour suprême, une institution américaine en crise

Plusieurs restrictions existantes menacées

Il a changé sa position dans une décision historique en 2008 et a établi pour la première fois le droit d’avoir une arme dans sa maison pour l’autodéfense. Cependant, il a laissé aux villes et aux États le soin de réglementer l’acte de les éloigner de chez eux, de sorte que les règles varient considérablement d’un endroit à l’autre. La décision de jeudi met fin à cette latitude en supprimant le droit de porter une arme.

Dans un premier temps, il devrait faire tomber des lois de type New York dans d’autres États, dont certains sont très peuplés, comme la Californie ou le New Jersey. D’autres restrictions en place, notamment dans les États démocratiques, pourraient être remises en cause face à ce nouveau cadre juridique.

Près de quatre cent millions d’armes étaient en circulation parmi la population civile américaine en 2017, soit cent vingt armes pour cent personnes, selon le projet Small Arms Survey. L’année dernière, plus de 20 000 homicides par arme à feu ont été enregistrés dans les archives de la violence armée.

Lire aussi : Aux Etats-Unis, des sénateurs présentent un projet de loi contre les armes à feu en dessous des mesures exigées par Joe Biden

Le monde avec l’AFP

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *