Finale Pro A : l’Asvel renverse Monaco dans un match fou et poursuit son hégémonie sur le basket français

Les joueurs de l’ASVEL savourent le 21e titre de l’histoire du club acquis face à Monaco, à Villeurbanne, le 25 juin 2022. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Il a fallu attendre la fin d’une saison marathon pour départager les deux meilleures équipes françaises de la saison. Samedi 25 juin, au terme d’un match décisif à cinq terminé par une ultime prolongation, l’Asvel Lyon-Villeurbanne s’est imposé à Monaco (84-82 ap) pour remporter le 21e titre français de son histoire, le troisième d’affilée.

Les scènes de joie à la dernière cloche du parterre, où TJ Parker est rapidement rejoint par son frère aîné et président, Tony, symbolisent la grande libération ressentie par les Rhodaniens. “C’était une finale incroyable, brillante pour le basket français, s’est réjoui ce dernier au micro de BeIn Sport, la casquette qui portait l’image du titre déjà vissée sur la tête. C’est dur de marquer l’histoire du sport et ce soir on marque l’histoire du basket français. »

Le meilleur basketteur français de l’histoire, président du club depuis 2014, sait que son équipe n’est que la quatrième à décrocher un “trois mobs” (trois titres successifs) dans le championnat de France après l’Asvel (1955-1957) et le CSP Limoges. . deux fois (1983-1985 et 1988-1990).

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Tony Parker sait aussi que ce quatrième sacre des six dernières saisons (2016, 2019 et 2021, la saison 2020 n’est pas terminée) n’a pas été des plus faciles à conquérir, puisque Monaco l’a défié tout au long de la saison. Les deux équipes avaient remporté quatre matchs l’une contre l’autre au cours de l’année.

Secoué par Monaco cette saison

Véritable locomotive du basket français depuis plusieurs saisons, l’Asvel a été mis au défi de dominer en début de saison. L’AS Monaco, déjà battue deux fois en finale de Pro A en 2018 et 2019 (contre Le Mans puis Villeurbanne), avait revu ses ambitions à la hausse après sa victoire en Eurocoupe (C2), le classant d’office en Euroligue (C1) où il est venu avec brio. les quarts de finale.

Si l’Asvel disposait toujours du meilleur budget (15 millions d’euros contre 14,1 à Monaco), il n’avait plus le poids dans la masse salariale (3,9 millions d’euros contre 6,7) grâce à l’embauche royale du club de la Principauté, qui comprend l’un des meilleurs joueurs. en Europe, Mike James. Deux projets très différents s’opposaient : l’accumulation de talents américains pour Monaco, une majorité de joueurs français de renom pour l’Asvel.

Cette différence de vision a atteint son paroxysme dans cette finale. La Roca Team (alias Monaco) a mené la série à deux reprises et a même eu la chance de remporter, mercredi à domicile, le premier titre de championne de France en près de 100 ans d’histoire (fondée en 1924). Mais comme lors du deuxième match, les Monégasques avaient joué sans conviction, multipliant les options individuelles.

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Samedi, la série n’a pas dérogé à la règle. L’Asvel s’est appuyé sur son Tricolore pour mettre l’ASM sur le tapis. Si le MVP final Elie Okobo (20 points) a raté le coup franc vainqueur moins de deux secondes après le début du temps réglementaire (75-75, 40e) après un panier acrobatique, il a été assisté par William Howard (15 points). L’ailier a planté deux paniers primés en prolongation avant de frapper le compteur décisif sur Paris Lee (8 points) qui a filé dans le panier à 15 secondes de la fin de la prolongation (83-82, 45e). Bien imité quelques secondes plus tard par Marcos Knight qui a privé Dwayne Bacon d’une dernière munition.

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“C’était un super match, on s’attendait à un match serré”, a déclaré Howard à la fin du match. C’est très amusant. Vous ne devriez jamais lâcher un jeu comme celui-ci, vous perdez en premier. »

Villeurbanne avait frappé le premier dans cet épilogue. Après la victoire probante lors du quatrième match (85-68), l’ASVEL repartait les pieds sur terre pour allumer une Astroballe déjà étouffante. Grâce aux 17 points du trio formé par les internationaux français Elie Okobo et Youssoupha Fall (14 points au total) ainsi que l’ancien monégasque Marcos Knight (8 points), les Rhodaniens se sont envolés dans le premier quart-temps (26-13). .

Mike James fait vibrer l’Astroballe

Pendant ce temps, la Roca Team s’est perdue dans les solutions individuelles. Mike James, Dwayne Bacon et Paris Lee ont réalisé un mauvais 3/19 à la pause, où leur équipe perdait dix points (43-33).

Mais l’ASM piquait, revenant même à égalité juste avant la fin du troisième acte (53-53, 30e). Puis c’est au tour de Mike James (16 points) de sortir de sa torpeur. Grâce aux huit points marqués en moins de deux minutes à l’entame du quatrième quart-temps, le meneur américain a complètement refroidi les 5.500 supporters de Villeurbanne, bien relevés par Dwayne Bacon (60-68, 36e).

A l’issue du match où chaque équipe aura eu sa balle du titre, Monaco n’a pas conclu comme Alpha Diallo (14 points) sur la ligne du coup franc dans la dernière minute du temps réglementaire.

“Il faut travailler pour savoir comment gagner ce type de finale de match”, a déclaré l’entraîneur monégasque Sasa Obradovic en conférence de presse. Ce sont beaucoup de petites choses qui nous empêchent de gagner ce soir. Il faut féliciter l’Asvel qui mérite de remporter le titre et toute la direction de ce club, son organisation, et tout ce qu’ils font pour le basket français. Nous allons regarder vers l’avenir et faire l’équipe de demain. »

Avec pour objectif, maintes et maintes fois, de briser l’hégémonie de Villeurbanne sur le basket tricolore.

Vincent Dahéron

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