Coupable d’un mauvais geste lors du match de poule face à l’Arabie saoudite, Zinedine Zidane a vécu intensément le huitième de finale contre le Paraguay le 28 juin 1998. Avant la libération offerte par Laurent Blanc.
Zinedine Zidane peut remercier Laurent Blanc. Car sans Cévenol, auteur du but qualificatif contre le Paraguay, en 8e de finale de la Coupe du monde 1998, la carrière de celui qui peut prétendre au titre de meilleur joueur de l’histoire du football français aurait été, sans aucun doute , tout autre. Nul doute que le créateur des jeux tricolores aurait été désigné comme le premier responsable d’une élimination. Le coupable de son expulsion face à l’Arabie saoudite après un nouveau geste d’humour, le Turinois ayant essuyé les crampons sur le haut de la cuisse d’un défenseur saoudien.
Deschamps le condamne à la place publique
Les oreilles des Turinois ont sifflé dès le coup de sifflet final du match contre les Saoudiens. « Il faut savoir contrôler ses pulsions. Quand on fait un geste malheureux, il faut attendre pour le payer cher”, a déploré Aimé Jacquet, qui avait soulevé la question le matin du match. Didier Deschamps a été encore plus cinglant. “Zinedine, c’est impardonnable, s’est jetée dans le micro de TF1. On sait que c’est un joueur impulsif mais bon, il va nous condamner dans deux ou trois matchs, je pense qu’il va les rattraper. Connaissant l’importance de Zidane dans notre jeu, c’est un atout important que nous perdons. Et le capitaine tricolore de revêtir un manteau parlant d’une “réaction stupide”.
Zidane fou de rage
Au final, le numéro 10 tricolore écope de deux matches de suspension. Mais plus encore que cette sanction, ce sont les critiques de ses confrères qui ont marqué au fer rouge le vieux Bordeaux. “C’est plus qu’une déception”, a-t-il dit en retour, assurant également n’être tombé que “involontairement sur l’Arabie saoudite”. Il faudra également de nombreuses années pour reconnaître leurs erreurs.
En transe sur le trottoir
En colère, Zinedine Zidane a longtemps porté son masque à Clairefontaine, notamment dans les jours qui ont précédé le choc contre le Paraguay. “On l’a vu arriver enfermé dans sa peine. Dans le vestiaire avant l’entraînement, il n’a plus souri, pas une seule fois”, a dit de lui Philippe Bergeroo, et cette colère refoulée s’est transformée en rage le jour fatidique.
Autorisé par la FIFA à suivre le match depuis le banc de touche, Zinedine Zidane est méconnaissable. En transe, le milieu de terrain tricolore a vu la rencontre comme jamais auparavant, exprimant ses sentiments comme jamais auparavant. Il maudit chaque action manquée, s’illumine à la moindre occasion et saute sur le terrain après le but en or de Laurent Blanc pour casser des touffes entières d’herbe. De quoi laisser Aimé Jacquet sans voix : “Il aurait fallu dire : ‘Maintenant c’est à moi de jouer'”.
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