Dans le métro parisien, le 30 juin 2022. MICHEL EULER / AP
Elisabeth Borne est une femme méthodique. Comme la plupart des gens ordonnés, le premier ministre s’attaque à un problème à la fois. Après d’âpres négociations avec les groupes parlementaires d’opposition pour tenter d’arracher une impossible majorité, la locataire de Matignon a dû composer avec le Covid-19, le cauchemar de son prédécesseur matignon, Jean Castex. Après quelques mois d’accalmie, la septième vague du virus déferle sur la France. Les experts scientifiques s’alarment des plus de 120 000 nouveaux cas quotidiens, liés à la propagation des variantes BA.4 et BA.5, et s’inquiètent d’une éventuelle saturation des services hospitaliers durant l’été.
Mais Elisabeth Borne est aussi une femme au sang froid. Et elle ne semble pas s’effrayer des chiffres qui explosent : + 67 % pour les cas de pollution en sept jours, et, à partir du 26 juin, + 26,3 % pour les hospitalisations et + 7,8 % pour les admissions en critique, selon les données de Santé publique France. Pour l’instant, le message de l’exécutif peut se résumer à un appel à la responsabilité de chacun, sans aucune question de coercition.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Covid-19 : les précautions minimales du gouvernement
Après deux années marquées par le flux et le reflux de la maladie, le gouvernement estime que les Français ont appris à vivre avec le virus et connaissent les dangers. Il ne s’agit donc pas pour l’heure d’imposer le retour du masque dans les transports en commun, mais seulement de le recommander. Idem pour la vaccination de rappel chez les plus grands. “Je n’irai pas jusqu’à l’obligation, mais je demande aux Français de remettre le masque dans les transports, (…) c’est presque un devoir civique de se protéger et de protéger les autres”, a-t-il déclaré à RTL lundi 28 juin. . La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, l’a appelée à se retirer après sa défaite aux législatives. Le pass santé ? oublié. Quant aux confinements, couvre-feux ou fermetures de magasins, les mesures apparaissent désormais comme des pratiques médiévales. Rien ne justifie la mise en place de mesures coercitives, rapporte Matignon.
Un projet de loi à deux articles
Selon le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, l’attitude du gouvernement n’est pas fortuite. Si le pic de l’épidémie est attendu fin juillet ou début août, “ça ne devrait pas gâcher l’été”, pense-t-il. Bien que l’hôpital subisse un grand stress, “je pense que nous allons tenir”, a-t-il déclaré à RTL jeudi 30 juin, notant qu’une grande partie de la population était désormais vaccinée.
Il vous reste 56,58% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.