Les leaders français du lait visés par une enquête de l’Autorité de la concurrence

L’Autorité de la concurrence a annoncé vendredi 18 novembre avoir perquisitionné la veille les principaux acteurs français du lait, soupçonnés d'”avoir mis en place des pratiques anticoncurrentielles” dans la collecte du lait de vache. “A ce stade, ces interventions ne préjugent évidemment pas de la culpabilité des entreprises concernées. [pour] les pratiques alléguées, que seule une instruction sur le fond permettra d’établir, le cas échéant”, a ajouté l’autorité dans un communiqué.

“Il y a eu des saisies de documents à Sodiaal, Savencia, Eurial et Lactalis”, a déclaré un industriel inquiet à l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert d’anonymat, confirmant une information du Figaro. “Nous confirmons la visite de l’Autorité de la concurrence dans les installations d’Eurial (…) à Nantes”, a déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe coopératif normand Agrial. Eurial est la branche laitière d’Agrial. Sodiaal, la première coopérative laitière française, qui collecte 20% du lait français, a également confirmé l’information à l’AFP.

“Echange de bonnes pratiques”

Interrogé, Lactalis a refusé de commenter et Savencia n’a pas immédiatement répondu. Le géant Danone a de son côté déclaré à l’AFP qu’il n’avait pas reçu la visite des autorités.

Selon ce dernier, l’Autorité de la concurrence étudie “un principe qui existe depuis des décennies qui consiste à optimiser la tournée de collecte”. Les laiteries collectent souvent le lait d’un agriculteur proche, même s’il a un contrat avec un concurrent plus éloigné, qui se charge de le payer. Les transformateurs se remboursent alors mutuellement.

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“Plus la collecte est courte, plus les risques sanitaires sont minimisés”, se défend l’industriel, pour qui la pratique a aussi un intérêt “écologique” en limitant les kilomètres parcourus par les camions. Cela permet aussi aux éleveurs de choisir quel industriel va les rémunérer, selon cette source. Sur son site internet, l’association laitière Cniel parle “d’échanges de bonnes pratiques entre laiteries”.

L’Autorité de la concurrence rappelle que les “entreprises non visitées” peuvent présenter leur “programme de clémence” : les entreprises qui dénoncent leur appartenance passée ou présente à une entente peuvent bénéficier d’un traitement de faveur, avec “l’immunité totale ou partielle de l’amende encourue”. .

Le monde avec l’AFP

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