Alors que Santé publique France recense environ un millier de cas de variole en France, principalement en Île-de-France, “l’épidémie que nous observons” se rapproche “d’une infection sexuellement transmissible”, témoigne auprès de franceinfo le Dr Benjamin Davido, spécialiste des maladies infectieuses. maladies. à l’hôpital de Garches dans les Hauts-de-Seine.
>> Monkeypox : populations éligibles, délais d’attente, modes d’injection… Cinq questions sur la vaccination
franceinfo : Est-ce une maladie qu’il faut prendre au sérieux ?
Dr. Benjamin Davido : Oui, tout à fait. En fait, on voulait tellement au départ ne pas stigmatiser la population à risque [les hommes ayant des relations homosexuelles] qu’il nous restait les descriptions historiques de la variole du singe dans sa version originale, c’est-à-dire l’épidémie qui a dévasté l’Afrique. En fait, ce que l’on observe aujourd’hui est typiquement la présentation d’une infection sexuellement transmissible avec des lésions parfois très difficiles à discerner, qui peuvent être très petites et passer par une maladie tout à fait banale. Et malheureusement, le fait de perdre le diagnostic signifie qu’on ne consultera pas et qu’on va contaminer.
Est-ce considéré comme une maladie sexuellement transmissible ?
C’est la question ennuyeuse. Officiellement, les anglo-saxons parlent d’une infection sexuellement transmissible, mais pas d’une maladie sexuellement transmissible. En effet, dans certaines publications il y a des éléments sur des séries de petits cas qui montrent que le sperme des patients était également contaminant. Il est très probable que cette définition changera.
« Jusque-là, on n’en parlait pas parce qu’on s’appuyait sur la maladie qu’on connaît, qui n’a pas ou très peu de transmission dans des rapports très proches. Mais on voit que c’est une maladie qui, touchant les organes génitaux, est en partie sexuelle.
Dr Benjamin Davido, infectiologue
un franceinfo
Y a-t-il eu des évolutions plus graves de la maladie ?
On sait qu’il peut y avoir des formes graves. Le risque est de contaminer des personnes immunodéprimées, par exemple, et il y a aussi des patients hospitalisés. Evidemment il est laissé de côté mais nous avons nous même eu un patient qui avait une forme ORL sévère. Et puis une des complications peut être une surinfection.
Où en sommes-nous avec le vaccin que nous avons aujourd’hui ?
Il faut être très modeste. Ce à quoi on peut s’attendre, c’est une efficacité d’au moins 60% et on espère que cette vaccination ralentira, sinon éteindra, l’épidémie. Nous sommes arrivés en retard par rapport au fait que nous avions un souci logistique, tant au niveau de l’organisation que des doses accessibles. Cette décision [l’ouverture de la vaccination préventive] En tout cas ça a été le bon, très clair, car le but c’est un vaccin préventif, ce n’est pas d’attendre d’être dans la détection des cas contact pour aller vacciner qui le souhaite. Le problème est qu’aujourd’hui nous avons basé cette vaccination sur des appels téléphoniques. il correspond à la norme, très clairement. Nous recevons environ 80 appels en une matinée et respectons une vingtaine de rendez-vous.