Si le plateau tricolore pouvait nourrir quelques remords avec la 4e place de Quentin Bigot au marteau samedi à Eugène, la deuxième matinée du Championnat du monde a souri aux Français.
Marteau : Moustache manque de peu
Quentin Bigot s’est classé 4e au marteau avec un lancer de 80,24 m, proche de son record personnel (80,55 m). Le Français a réalisé une magnifique compétition, mais cela n’a pas suffi pour monter sur un podium où l’on retrouve le Polonais Pawel Fajdek qui a remporté son 5e titre mondial avec un lancer de 81,98 m. Il devance son compatriote champion olympique Wojciech Nowicki (81,03 m) et le Norvégien Eivind Henriksen (80,87 m). “Je savais qu’environ 80 mètres ne suffiraient pas, a dû expliquer le protégé de Pierre-Jean Vazel. Je suis déçu car j’ai terminé quatrième mais je fais une bonne compétition. »
“Dans les trois derniers avions, j’ai essayé de prendre des risques, mais ce n’était pas facile. C’est quand même la meilleure compétition de ma vie.”
3000 haies : le record de France de Finot
Nous savions qu’Alice Finot était une athlète intrépide. La Française le prouve une nouvelle fois en remportant sa série du 3000 mètres haies, s’offrant le record de France en 9’14”34. Un record qu’il avait déjà battu à Huelva (9’21”41) lors de sa première course de la saison, puis lors de la Stockholm Diamond League le 30 juin (9’19”59). “J’ai atteint tous mes objectifs, elle a lâché. Je gagne en confiance. Je vous ai déjà dit que si je faisais une course avec l’intensité des chronos que je recherchais, c’était ce qui devait arriver. Je suis très fier parce que j’ai couru intelligemment. » Impressionnant dans la première série, le Kazakh Norah Jeruto (9’1”54) sera le favori de la finale (jeudi à 4h45).
Clôtures 110 m – 400 m : carte bleue complète
Les trois Français se sont qualifiés pour les demi-finales sur 110 m haies, tout comme Wilfried Happio sur 400 m haies. Mais ce n’était pas sans craintes pour Pascal Martinot-Lagarde et Sasha Zhoya. Le premier ne s’est qualifié que dans le temps (5ème de sa série en 13”49, -0,5 m/s) et son petit frère a commis une grosse erreur dans la 8ème haie qui aurait pu lui coûter très cher (3ème en 13”48, – 0,3 m/s). Just Kwaou-Mathey a pris la 3e place de sa série en 13”32 (+0,2 m/s) après un parcours sans faute.
Troisième de sa série de 400 m haies en 49”60, Wilfried Happio s’était inquiété de ne pas profiter de ses réserves.. “Le mot-clé était contrôle : sse qualifier pour les demi-finales sans donner trop d’énergie dans ce premier tour, devrait expliquer. Il y a quelques années, j’aurais aimé battre mon record en playoffs. Mais là je cours avec les grands et je sais que le premier tour sert à voir où on en est. »
Très incertain en raison d’une fracture des ischio-jambiers à la cuisse droite, le Norvégien Karsten Warholm s’est calmé, gagnant sa place en demi-finale du 400 m haies sans avoir l’air de forcer en 49”34, maîtrisant d’emblée à la fin avec un gros avantage sur tous ses concurrents au début de la ligne droite locale.
10 000 m : Enfin guidé !
Nous attendions Sifan Hassan. Après une course d’attente, la championne olympique du 10 000 mètres espérait apporter sa vitesse dans le dernier tour, mais la Néerlandaise n’était clairement pas dans la même forme que l’an dernier à Tokyo. Il a dû se contenter de la 4e place d’une course remportée par le record du monde, l’Éthiopien Letesenbet Gidey, vainqueur en 30’9”94 (mpm). Cette dernière, qui avait remporté la course seule, a pu résister au retour des Kényanes Hellen Obiri (30’10”02) et Margaret Kemboi (30’10”07), Sifan Hassan est crédité de 30′. 10”56. À 24 ans, Gidey remporte le premier titre majeur de sa carrière.