Monkey pox : l’OMS active son niveau d’alerte le plus élevé

Un homme est vacciné contre la variole du singe le 15 juillet, à New York (États-Unis). EDUARDO MUNOZ / REUTERS

Face à l’épidémie de monkeypox, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé samedi 23 juillet lors d’une conférence de presse qu’il déclarait une urgence de santé publique de (USppi) concernant cette épidémie C’est le niveau d’alerte le plus élevé de l’organisation, censé déclencher toute une série d’actions des pays membres.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a précisé à cette occasion que l’épidémie touche déjà près de 17 000 personnes dans soixante-quatorze pays et que le risque dans le monde est relativement modéré, sauf en Europe, où il est élevé. Jeudi encore, lors d’une longue réunion du comité d’experts qui guide l’OMS dans ses décisions et recommandations, M. Tedros a expliqué qu’il restait “préoccupé” par la propagation de la maladie, bien que le taux de propagation ait ralenti à certains endroits. .

A lire aussi : Monkey pox : comment se transmet-elle, quels sont les symptômes ?

“La variole du singe est hors de contrôle, il n’y a aucune raison juridique, scientifique ou sanitaire de ne pas déclarer une urgence de santé publique de portée internationale”, a tweeté vendredi soir le professeur américain de droit de la santé Lawrence Gostin et directeur du Centre de droit de la santé de l’OMS. Lors d’une première réunion le 23 juin, la plupart des experts avaient recommandé au Dr Tedros de ne pas délivrer l’USPPI.

Principalement touchés par les hommes gais ou bisexuels

Détectée début mai, la flambée inhabituelle de cas de monkeypox en dehors des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, où le virus est endémique, s’est depuis propagée dans le monde entier, avec l’Europe comme principal centre Détecté pour la première fois chez l’homme en 1970, le monkeypox est moins dangereux et contagieux que son cousin, éradiqué en 1980. Dans la plupart des cas, les personnes touchées sont des hommes relativement jeunes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, et qui vivent principalement en ville, selon l’OMS.

Écouter aussi Monkey pox : Vers une nouvelle crise sanitaire ?

Une étude publiée jeudi dans la revue scientifique New England Journal of Medicine, la plus importante menée sur le sujet et basée sur des données de seize pays différents, confirme que la grande majorité des cas récents (95%) ont été transmis lors de contacts sexuels et que 98% des personnes touchées étaient des hommes homosexuels ou bisexuels.

“Ce mode de transmission représente à la fois une opportunité de mettre en œuvre des interventions de santé publique ciblées et un défi, car dans certains pays, les communautés touchées sont confrontées à une discrimination qui menace leur vie”, a déclaré M. Tedros “Il y a une réelle inquiétude que les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes soient stigmatisés ou blâmés pour l’augmentation des cas, ce qui rend beaucoup plus difficile le suivi et l’arrêt”, a-t-il averti.

Lire l’interview : Article réservé à nos abonnés Monkey pox : “Si on laisse passer des messages de stigmatisation des homosexuels, ils auront des conséquences sur la santé publique”

Si la raison de ne pas déclarer un USPI “est parce qu’il est limité à la communauté des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, c’est faux et scandaleux”, a tweeté le professeur Gostin.

L’OMS recommande de vacciner les personnes à haut risque, ainsi que les personnels de santé susceptibles d’être exposés à la maladie. Vendredi, l’Agence européenne des médicaments a déclaré qu’elle avait approuvé l’utilisation d’un vaccin antivariolique humain pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole. En fait, ce vaccin est déjà utilisé à cette fin dans plusieurs pays, dont la France. Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est approuvé dans l’UE depuis 2013 pour la prévention de la variole. À New York, des milliers de personnes ont déjà été vaccinées avec le vaccin Jynneos.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Variole du singe : les infectiologues saluent l’extension de la vaccination préventive aux groupes les plus exposés

Le monde avec l’AFP

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *