Stanislas Guérini, délégué général du parti La République en marche, après sa rencontre avec le président de la République, Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée à Paris le 21 juin 2022. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »
Emmanuel Macron s’était habitué aux planètes alignées devant lui. Mais au début du second quinquennat, rien ne se passe comme prévu. Après une réélection à contrecoeur, où l’audace du chef de l’Etat semble avoir fait place au doute, le locataire de l’Elysée entame son second mandat comme un carrefour, laborieux, imprécis et épars d’épreuves.
Le premier obstacle à franchir, après son échec aux législatives du dimanche 19 juin, est d’arracher la majorité à l’Assemblée nationale. Pour y parvenir, le président de la République, qui avait promis lors d’un récent Conseil des ministres d’abandonner sa panoplie de “Jupiter” pour celle d’Héphaïstos, le dieu de la forge, se met au travail. Pas plus.
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Au surlendemain des élections législatives, qui n’offraient qu’une majorité très relative dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron a entamé les pourparlers en recevant à l’Elysée, les uns après les autres, les représentants des grandes forces politiques.
Après Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et Christian Jacob, chef du parti Les Républicains (LR), c’est au tour de François Bayrou, son allié à la tête du MoDem, Stanislas Guérini, délégué général du parti présidentiel La République en marche (LRM), par Marine Le Pen, pour la Manifestation nationale (RN), et enfin par Fabien Roussel, pour le Parti communiste (PCF). Un marathon interrompu par la visite du secrétaire général de l’OTAN, Jens Soltenberg.
Le Français Bayrou, président du MoDem, après avoir rendu visite à Emmanuel Macron sur les marches de l’Elysée à Paris, le 21 juin 2022. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR “LE MONDE”
Emmanuel Macron devait recevoir mercredi un autre allié, Edouard Philippe, son ancien premier ministre, désormais à la tête du parti Horizons, et Julien Bayou, un représentant d’Europe Ecologie-Les Verts, et, enfin, des représentants de La France. insoumise (LFI), Mathilde Panot et Adrien Quatennens. Jean-Luc Mélenchon semble s’effacer au profit de sa jeune garde.
Trois scénarios
Le défi d’Emmanuel Macron est d’identifier un peu plus de quarante députés “constructifs” qui pourraient voter sur des textes déposés par le gouvernement. Une “main tendue” est expliquée à l’Elysée pour en appeler à la responsabilité des parties, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, pour éviter le blocus du pays. Une dramatisation devenue monnaie courante au sommet de l’Etat.
Après la confusion liée aux déclarations faites ce lundi par la députée (LRM) des Hauts-de-Seine, Céline Calvez, déclarant “quand il faut avoir une majorité et si c’est bon pour les Français, on obtiendra ces voix là [celles du RN] » et ceux du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, laissant entendre que la majorité présidentielle pourrait « avancer aux côtés de la formation d’extrême droite », ont tracé des lignes rouges : hors de question de sceller un accord de gouvernement ou un pacte avec le parti de Marine Le Pen ni avec LFI, deux formations se sont battues avec véhémence lors de ces élections législatives.
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