L’essentiel La publication de ce rapport intervient six mois après l’approbation d’un projet de loi à l’Assemblée nationale sur la définition d’une “trajectoire de réduction” des doses maximales d’additifs en charcuterie.
Dans un rapport à paraître mardi 12 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) alerte sur un risque de cancer lié aux nitrites présent dans la charcuterie. La Dépêche du Midi fait le point sur ces additifs.
Que sont les nitrites et à quoi servent-ils ?
Les nitrites sont des additifs alimentaires qui empêchent le développement de bactéries pathogènes dans les saucisses, comme la salmonelle ou la listeria.
Au-delà de limiter la prolifération des toxines, ils permettent également d’obtenir la couleur rosée du jambon et garantissent sa conservation.
Pourquoi sont-ils dans le collimateur des autorités sanitaires ?
Mais la présence de ces additifs n’est pas tout à fait bonne. Au contact du fer de la viande, il forme de nouveaux composés comme le fer nitrosylé, dont la consommation pourrait être associée à un risque accru de cancer du côlon rectal, selon l’Institut national de la recherche agro-alimentaire et de l’environnement (Inrae).
Les nitrites font l’objet de critiques depuis plusieurs années, notamment depuis 2019 avec la publication d’une pétition en ligne par trois organisations (aujourd’hui signée par plus de 368 000 personnes). La Ligue contre le cancer, l’ONG Foodwatch et l’application Yuka ont appelé à l’interdiction des sels de nitrite dans les aliments.
Dès 2015, le Centre international de recherche sur le cancer avait déclaré que la viande rouge sous forme transformée était “probablement cancérigène” pour l’homme.
Où est l’encadrement de l’utilisation des nitrites ?
Après une mission d’information à ce sujet, l’Assemblée nationale est intervenue, le 3 février 2022, avec l’idée d’une “trajectoire de réduction” des doses maximales d’additifs en charcuterie.
Le projet de loi, présenté par le député MoDem Richard Ramos, a été adopté ce jour-là et devrait déboucher, dans l’année suivant cette approbation, sur un décret qui marquera cette trajectoire. La proposition doit également donner lieu, 18 mois après son approbation, à un autre décret qui précisera les modalités de mise en œuvre de l’étiquetage spécifique des produits contenant des nitrites.