Au centre de la polémique sur son côté complotiste et antisémite, la fresque réalisée par le graffeur Lekto sur un transformateur électrique à Avignon (Vaucluse) a commencé à être recouverte de blanc, ce vendredi 24 juin, sur ordre de la préfecture.
Un dessin animé qui l’a fait bouillir. Une fresque du graffeur Lekto représentant Jacques Attali en marionnettiste avec Emmanuel Macron en marionnette, érigée sur un transformateur électrique à l’entrée nord-est d’Avignon, suscite depuis jeudi une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Faut-il effacer cette fresque d’Avignon ? pic.twitter.com/KJF69CLOrE
– Et continuer… (@zoomabus) 24 juin 2022
Considéré comme antisémite et conspirateur, ce dernier a même frappé le Comité juif américain, qui a arrêté jeudi sur Twitter Cécile Helle, la maire (PS) d’Avignon.
La mairie d’#Avignon peut-elle nous dire qui a autorisé ou commandité cette fresque antisémite et pourquoi elle est toujours là ? #antisémitisme @CecileHelle
— AJC Paris (@AJC_Paris) 23 juin 2022
“La mairie d’Avignon peut-elle nous dire qui a autorisé ou commandité cette fresque antisémite et pourquoi elle est toujours là ?”, a demandé l’organisation.
Pourtant, ce jeudi, ce dernier et la communauté d’agglomération du Grand Avignon, propriétaire de l’immeuble pointu, ont dit “vouloir respecter la liberté d’expression”, estimant que “chacun peut interpréter l’image comme il l’entend car il n’y a pas de mots dans ce mur”. », selon France Bleu Vaucluse. Cette même source a indiqué que le dernier mot est revenu ce vendredi au préfet, exigeant que le tableau soit recouvert immédiatement.
Multiples réactions d’indignation
Plusieurs associations et personnalités publiques ont réclamé le retrait du dessin animé pour l’indignation suscitée par le caractère antisémite de l’ouvrage.
Qu’on ne puisse que se demander si cette fresque d’Avignon était ou non antisémite en dit long sur la décadence intellectuelle de notre temps et la banalisation de l’abjection.
— Éric Naulleau (@EricNaulleau) 24 juin 2022
Ce fut notamment le cas d’Eric Naulleau, qui a dénoncé la situation sur les réseaux sociaux. “Qu’on ne pouvait que se demander si cette fresque d’Avignon était antisémite ou ne disait pas grand-chose sur la déchéance intellectuelle de notre temps et la banalisation de l’abjection”, a tweeté Eric Naulleau.
Il faut vraiment n’avoir jamais ouvert un livre d’histoire pour ne pas voir à quel point cette image capte tous les codes de la propagande antisémite et de l’iconographie fasciste. Refuser de le supprimer au nom de “la liberté d’expression” est un scandale @GrandAvignon pic.twitter.com/dUyq27QpBA
— Raphaël Glucksmann (@ rglucks1) 23 juin 2022
La justification initialement présentée par la municipalité pour ne pas détruire la fresque n’était pas du goût de Raphaël Glucksmann. “Il ne fallait vraiment pas ouvrir un livre d’histoire pour ne pas voir à quel point cette image occupe tous les codes de la propagande antisémite et de l’iconographie fasciste. Refuser de l’effacer au nom de la “liberté d’expression” est un scandale”, a déclaré sur Twitter l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.
La fresque antisémite d’Avignon a été recouverte de peinture ce soir par des jeunes de la ville. fier d’eux
Il sera rayé des règles de l’art ce vendredi par une société mandatée par le Grand Avignon. Merci à toutes les personnes impliquées. #antisémitisme pic.twitter.com/ad1QJLp3os
– Amine El-Khatmi (minAminelkhatmi) 23 juin 2022
Avant le nettoyage de la peinture par les agents de nettoyage de la ville, certains habitants du comté ont pris l’initiative de recouvrir la murale de peinture dès jeudi soir.
Un geste salué par l’ancien conseiller communautaire Amine El-Khatmi, qui a posté sur Twitter une photo du résultat de cette dégradation.