ABD. Alors que Damien Abad est accusé d’agressions sexuelles par deux femmes, le tribunal a décidé de ne pas ouvrir d’enquête contre le ministre des Solidarités “faute de preuves permettant d’identifier la victime des faits dénoncés”.
Résumé
Les essentiels
- Damien Abad est accusé d’agressions sexuelles par deux femmes qui ont témoigné dans les colonnes de Mediapart le 21 mai 2022. Les faits reprochés remontent, selon elles, aux années 2010 et 2011. L’une des charges a été déposée dans les années 2012 et 2017 et l’affaire a été classée deux fois sans suite.
- Le parquet de Paris a annoncé qu’il n’ouvrirait pas d’enquête sur Damien Abad ce mardi 25 mai. La justice “ne suit pas le courrier de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles faute d’informations permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, par conséquent, faute de possibilité de tenir une audition circonstanciée”. a rapporté l’AFP.
- Damien Abad « conteste les allégations avec la plus grande fermeté » et déclare qu’il est incapable de commettre les actes qui lui sont reprochés en raison de son handicap et déclare que sa maladie le rend incapable de commettre les actes qui lui sont reprochés.
- Matignon a pris connaissance du contenu des charges retenues contre Damien Abad, quelques heures avant la publication de l’enquête Mediapart qui a révélé l’affaire, selon franceinfo. Dans l’exécutif, il assure que “le Premier ministre a découvert le détail des charges retenues contre Damien Abad dans l’article de Mediapart”.
- Le nom du ministre des Solidarités apparaît également dans une affaire de tentative de meurtre datant de l’été 2020 selon des informations de RTL. Le média rapporte que Damien Abad est cité dans des conversations interceptées.
- Dans cette affaire de tentative de meurtre, Damien Abad dit n’avoir “pas à avoir honte” et se contente de “découvrir” sans gêner l’enquête.
Et tout de suite
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13:50 – La démission de Damien Abad ne semble pas pertinente
Pris au piège d’une tempête médiatique depuis la publication de l’article de Mediapart samedi soir révélant que deux femmes l’accusent de viol, Damien Abad peut-il bientôt annoncer sa démission du gouvernement ? Aucune information ne circule actuellement en ce sens. Si la ligne du gouvernement est “tolérance zéro pour les délinquants sexuels et pleine écoute pour toutes les victimes présumées”, l’affaire semble réglée depuis quelques jours. La décision du tribunal de ne pas ouvrir d’enquête sur Damien Abad “faute de preuves permettant d’identifier la victime des faits allégués” va dans ce sens.
13:22 – La fondatrice d’une association féministe dénonce les “défaillances” de la justice
Rachel-Flore Pardo, fondatrice de l’association féministe Stop Fisha, a déploré les “défaillances” de la justice dans les violences sexistes et sexuelles. “Si cette décision avait été comprise, nous n’aurions pas aujourd’hui deux clans face à face. Cela contribue à nourrir une forme de méfiance chez les victimes et alimente le tribunal médiatique”, a-t-il déclaré à France Inter.
12:42 – Pour Christian Jacob, c’est à Damien Abad de prendre la décision de démissionner
Bien que le parquet de Paris ait annoncé qu’il n’ouvrirait pas d’enquête “en l’état” sur Damien Abad, le président LR Christian Jacob n’appelle pas à sa démission. “C’est sa décision. Est-il capable de se regarder dans le miroir le matin en se levant, Monsieur l’Abbé ? C’est à lui de prendre cette décision et au gouvernement”, a-t-il déclaré à RTL.
12h15 – Jordan Bardella ne veut pas participer au “tribunal des médias”
Interrogé sur l’affaire Damien Abad sur France 2, Jordan Bardella a déclaré ne pas vouloir participer “à ce tribunal médiatique”. “Il y a une justice dans ce pays. A partir du moment où vous n’êtes pas coupable, vous êtes innocent”, a-t-il déclaré.
11:46 – Damien Abad “n’a fait l’objet d’aucune saisine, aucun signalement de victimes”
Selon Christian Jacob, lorsque Damien Abad était encore dans Les Républicains, “il n’a fait l’objet d’aucune saisine, d’aucune plainte de victimes”. Le président de LR dit ne pas avoir reçu à temps le courrier envoyé par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. “Je pense que les journalistes ont eu accès à des informations auxquelles nous n’avons pas accès”, a-t-il déclaré à RTL.
11:19 – Christian Jacob affirme qu’Emmanuel Macron “était au courant” des accusations
Christian Jacob nous assure. Le Premier ministre et Emmanuel Macron étaient au courant de l’affaire Abbé avant sa nomination au gouvernement. “Quand j’entends le gouvernement dire qu’il n’avait aucune information… On a envie de se pincer, évidemment ils ont été informés”, a déclaré le président républicain à propos de son ancien député de gauche. “Maintenant on sait que Matignon le savait, le président de la République le savait”, a-t-il insisté sur RTL.
10:51 – Une décision “surprenante” du parquet de Paris de ne pas ouvrir d’enquête sur l’affaire Abad
“Cette décision du parquet de ne pas ouvrir d’enquête est surprenante”, a déclaré Rachel-Flore Pardo, avocate et fondatrice de l’association féministe Stop Fisha. Une décision justifiée par l’absence “d’éléments permettant d’identifier la victime des faits dénoncés”, avait indiqué le parquet. “Il n’y a pas d’enquête aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de lendemain”, a déclaré l’avocat à France Inter.
10h23 – Un ancien proche de Damien Abad évoque “un beau symbole de le voir entrer au gouvernement”
Si certains anciens collaborateurs de Damien Abad prennent la défense du ministre, d’autres sont plus prudents et gardent leurs distances, l’ancien maire de Vauvert, dans le Gard, Gérard Gayaud, en fait partie. L’ancien conseiller avait recruté Damien Abad sur sa liste pour les municipales de 2008 sur les conseils de proches, mais après la victoire le député de l’Ain “n’a pas pu siéger longtemps au conseil municipal, il avait une autre ambition”. Aujourd’hui, alors que le Midi-Libre l’interroge sur Damien Abad, l’ancien maire reconnaît “un parcours remarquable”. “Surtout avec son handicap, c’était un beau symbole de le voir rejoindre le gouvernement. Mais avec cette affaire, on tombe de haut. On est plus en contact”, a-t-il ajouté.
Le 21 mai 2022, au lendemain de sa nomination au poste de ministre des Solidarités, Damien Abad est visé par un article de Mediapart relatant deux cas présumés d’agressions sexuelles. Deux jeunes femmes accusent le ministre et ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale d’avoir abusé d’elles. Selon les accusations, les faits allégués remontent à 2010 et 2011. En 2017, une plainte a été déposée contre Damien Abad et a été classée sans suite, “faute de crime suffisamment grave”, la deuxième victime présumée n’ayant pas porté plainte contre le ministre. . En plus de rendre compte des témoignages des deux filles, les médias ont révélé que Les Républicains, l’ancien parti de Damien Abad, et La République en marche, le nouveau camp politique du ministre, avaient été avisés le 16 mai de signalements à Damien Abad, par une lettre de l’Observatoire sur les violences basées sur le genre et les violences sexuelles en politique.
Mediapart a publié un article le 21 mai 2022, relatant deux événements distincts. La première affaire remonte à 2010. La deuxième agression présumée a eu lieu l’année suivante.
L’histoire de l’accusatrice Chloé
Chloé (nom supposé) évoque une rencontre avec Damien Abad durant l’été 2010, lors d’un mariage où la tentative de séduction aurait été immédiate et déjà insistante. Il reste malgré tout, dit-il, admiratif du “parcours” de l’élu, malgré son handicap. Les tentatives à ce moment-là se seraient poursuivies sur les réseaux sociaux et Chloé elle-même devra contacter Damien Abad pour des raisons professionnelles. Lors des déplacements entre Paris et Lyon, la jeune femme, qui vivait alors une période “sombre” professionnellement et émotionnellement, aurait refusé plusieurs invitations à boire un verre. D’ici là, il aurait finalement cédé à l’automne 2010.
La rencontre aurait eu lieu dans le 9e arrondissement de Paris. “Offrir du champagne, j’ai bu un verre. Et là, c’est parti, jusqu’au lendemain matin. Ça ne m’était jamais arrivé, surtout après un verre”, a confié Chloé à Mediapart. Le réveil, dans une chambre d’hôtel, “le coton”, le “corps”. […] abasourdi, endolori et endolori », a-t-il dit. dernier. réunion en septembre 2012 en marge d’une réunion professionnelle commune, suivie de nouvelles invitations insistantes sur Internet.
Evidemment, sous la forme d’un démenti, Chloé mettra des années à s’exprimer publiquement sur ce qu’elle dit avoir vécu en 2010, d’abord à travers un tweet suite au mouvement #Metoo, puis en avril 2022, interpellant directement la future ministre : “Non ‘Don tu ne vois pas quel scandale ce serait pour un violeur de devenir ministre ? Une fausse question à laquelle Damien Abad aurait simplement répondu par deux…