Cela n’était pas arrivé depuis 100 ans. La famille républicaine s’est déchirée à la Chambre mardi, avec des élus conservateurs qui n’ont pas réussi à faire élire Kevin McCarthy comme président au premier tour… Ni au second, avec 19 insoumis. L’impasse pouvait durer : en 1856, il fallait deux mois et 133 voix pour élire un président.
1er tour : 19 républicains rebelles
Avec 222 républicains élus, Kevin McCarthy n’a pu perdre que 4 voix. Mais 19 l’ont défié au premier tour, votant pour le candidat de droite du parti Andy Biggs ou un autre élu. Les démocrates ont resserré les rangs, avec 212 voix pour Hakeem Jeffries, qui succède à Nancy Pelosi à la tête de son parti à la Chambre.
2e tour : Rebelotte, avec 19 voix pour Jim Jordan
Nous avons vu McCarthy dans des discussions animées avec Jim Jordan. Dans ce jeu de poker menteur, Jordan, représentant l’Ohio, a joué le bon soldat, tentant de rallier ses troupes derrière McCarthy lors d’un discours enflammé. Mais dans la foulée, Matt Gaetz a nommé… Jim Jordan, accusant Kevin McCarthy de “vendre” son âme aux lobbyistes. Le même joueur perd à nouveau : les 19 fans ont voté pour Jordan. Les républicains ont désormais deux options : organiser sereinement un troisième tour ou se retirer pour négocier et se déchirer en privé.
Je “mérite” d’être porte-parole
Depuis les élections de mi-mandat de novembre, McCarthy a induit en erreur les Trumpistes élus au Freedom Caucus, un groupe d’environ 30 législateurs ultraconservateurs. Il a fait de multiples concessions, notamment la promesse qu’il n’y aurait pas de “chèque en blanc” en Ukraine et qu’une commission parlementaire enquêterait sur Hunter Biden. Mais le ton est monté lors d’une rencontre de la dernière chance mardi matin. Selon les médias américains, McCarthy a refusé ses dernières demandes en criant : « Je mérite » le poste de président.
En théorie, une coalition entre démocrates et républicains modérés autour d’un candidat centriste est possible… Mais peu probable compte tenu des divisions actuelles à Washington.