La France fête sa qualification pour les demi-finales de l’Euro 2018 aux dépens des Pays-Bas à Rotherham en Angleterre le 23 juillet 2022. FRANCK FIFE / AFP
Enfin une demi-finale pour les Bleues ! Poussés aux prolongations, ils ont ravalé la pression qui les avait vus trembler pendant une décennie en quart de finale, abandonnant sereinement la victoire sur les Néerlandais sortants (1-0 après prolongations) samedi au bout du suspense. . Plus puissantes et plus entreprenantes, les Françaises ont réalisé sur la pelouse de Rotherham, en Angleterre, une performance de reines, dans le domaine du football, et ont gardé intact leur rêve de monter sur le trône désormais vacant le 31 juillet à Wembley.
“Les filles n’ont pas baissé les bras et je trouve ça beau”, s’est réjouie la sélectionneuse Corinne Diacre au micro de Canal+, après avoir longuement fêté le classement. Devant il y avait “un gardien exceptionnel” mais “la régularité cet après-midi a payé”. Après avoir écarté le Néerlandais, champion d’Europe et vice-champion du monde en titre, il va maintenant falloir croquer un autre gros morceau, mercredi à Milton Keynes : l’Allemagne, plus grand vainqueur de la Coupe d’Europe (huit titres), en défense. jusqu’à présent imprenable En attendant, les Bleus ont quatre jours pour se ressourcer, largement initiés par le sommet de Rotherham.
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Après dix ans d’échecs à répétition, la France a enfin brisé le plafond de verre des quarts de finale où ses ambitions ont été brisées cinq fois de suite (Euro 2013, Mondial 2015, JO 2016, Euro 2017, Mondial 2019). Sa vitre de bus, fissurée par un projectile sur la route du stade samedi, était finalement de bon augure…
Dans le temps additionnel, la lumière est venue d’un break de l’insoutenable Kadidiatou Diani, brisée dans la surface. L’arbitre a accordé un penalty après avoir utilisé l’assistance vidéo et c’est Eve Perisset, tireuse de penalty atypique, qui a exécuté la sentence (102a).
Incroyable nounou hollandaise
La présence des Bleues dans le dernier carré était attendue, compte tenu de leurs talents multiples, mais elle a tardé à se dessiner samedi dans le petit stade new-yorkais (9.800 spectateurs), où le nombre d’occasions manquées a souvent été vertigineux. Dans un match à sens unique, la jeune gardienne Daphne van Domselaar (22 ans), poussée sur le devant de la scène après le forfait de Sari van Veenendaal, a longtemps été sauvée par la chance, son propre talent ou la maladresse des bleues.
La gardienne néerlandaise Daphne van Domselaar face à la Française Melvine Malard au Rotherham Stadium, le 23 juillet 2022. FRANCK FIFE / AFP
Ces dernières ont gaspillé des munitions sur la tête de Wendie Renard, sans force ni précision, ou sur des tentatives de Sandie Toletti (23e) et Melvine Malard (26e), incapables de cadrer leurs tirs. La malchance est également tombée sur Delphine Cascarino, avec un tir fort éloigné capté (22e) et, surtout, une reprise de l’extérieur de la surface renvoyée par un poteau (27e).
Lors de cette malheureuse soirée, il y a eu deux arrêts néerlandais incroyables, signés par Stefanie van der Gragt. La joueuse de l’Ajax d’Amsterdam l’a sauvée sur la ligne, avec ses genoux, repoussant une frappe de Malard (37e). Il s’est ensuite aidé de son coude, collé au corps, pour repousser une tentative de Grace Geyoro bien servie par Renard (41e).
Bacha pétillant
L’entrée en jeu de Selma Bacha, nommée joueuse du match, a produit de multiples étincelles, déclenchant des murmures de plaisir dans les travées, mais surtout colorées par les maillots orange fluo des bataus. La Lyonnaise, sans complexe malgré son jeune âge (21 ans), a réchauffé les gants de van Domselaar de coups forts (65e, 73e). Il servait aussi son capitaine Renard sur corner (66e, 90e+2), mais le gardien de Twente se détendait parfaitement pour éteindre la menace.
La Française Selma Bacha, nommée joueuse du match, à Rotherham, en Angleterre, le 23 juillet 2022. JON SUPER/AP
Après un premier tour poussif, qui s’est soldé par un match nul 1-1 contre l’Islande, la France a retrouvé ses forces face à un adversaire collectivement coriace, sinon brillant. Jusque-là, il lui manquait un tel match historique dans lequel il prenait confiance, maintenant c’est fait.
L’objectif des demi-finales, fixé par le président de la Fédération Noël Le Graët, a été atteint et cela devrait soulager les Bleues et Corinne Diacre, en fin de contrat. L’avenir du coach s’est éclairci, sous le ciel gris de Rotherham, et la technique peut déjà se projeter sur la Coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande. Pendant ce temps, les Allemands attendent mercredi avec la puissance d’une nation conquérante, dotée d’une défense de fer et prête à revenir au centre de l’Europe.
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Le monde avec l’AFP