Gérard Lopez lors de son audition pour la DNCG, le 14 juin 2022. JULIEN DE ROSA / AFP
Les Girondins de Bordeaux poursuivent leur descente aux enfers. Un mois et demi après avoir été relégué de la Ligue 1 à la Ligue 2 – le premier depuis trente et un ans – le club de football scapulaire a connu un nouveau choc ce mardi 5 juillet : la commission de recours de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), la police financière du football français, a confirmé sa relégation administrative en National 1, Troisième Division (niveau amateur), n’estimant pas suffisantes les garanties financières représentées par le club.
Cette dégradation a été prononcée le 14 juin par la DNCG. Mais chez les Girondins, qui avaient fait appel, il y a eu ces derniers jours un relatif optimisme avant la rencontre qui s’est tenue mardi en début d’après-midi, au siège de la Fédération française de football (FFF), dans le XVe arrondissement de Paris.
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Le président du club depuis un an, Gérard López, avait laissé entendre qu’il avait trouvé des garanties pour couvrir le trou de 40 millions d’euros fixé par la DNCG. L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois avait promis d’injecter dix millions d’euros dans le capital via sa société Jogo Bonito et de lui transférer la moitié de la dette du club, pour un montant de 52 millions d’euros.
Les Girondins étaient également parvenus à récupérer auprès de leurs créanciers, les fonds d’investissement King Street et Fortress, la part des bénéfices du transfert d’Aurélien Tchouaméni au Real Madrid, valorisée à plus de huit millions d’euros.
Un dernier recours?
Plusieurs acteurs locaux avaient également fait des efforts, comme Bordeaux Métropole, qui avait accepté de partager la dette du club de plus de cinq millions d’euros pour la location du stade Matmut-Atlantique sur les deux prochaines saisons.
La direction du club a aussi voulu secourir, vendant plusieurs joueurs (Hwang Ui-jo, Junior Onana, Alberth Elis, Sékou Mara), dont la valeur marchande cumulée pourrait rapporter plusieurs dizaines de millions d’euros.
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Toutes ces garanties n’ont pas convaincu la DNCG, qui a confirmé, donc, sans préciser, pour l’heure, les motifs de sa décision, la relégation administrative du club en Nacional 1.
L’avenir du club bordelais est désormais sombre. Les revenus que vous pouvez espérer dans le troisième palier du football français ne vous permettront pas d’assurer votre fonctionnement au quotidien : vous perdrez votre qualification professionnelle et devrez vous passer des droits télévisuels liés à votre présence en Ligue 1 ou Ligue 2.
La direction des Girondins peut encore recourir à une conciliation du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) mais semble peu y croire au vu des délais nécessaires à l’organisation des championnats à venir.
Le club bordelais pourrait toutefois saisir le juge des référés du tribunal administratif afin de suspendre la décision. Mais le processus pourrait prendre plusieurs mois.
Vers un dépôt de bilan
Désormais, il semble plus probable que les Girondins se dirigent vers la faillite, avant de reprendre leur aventure en National 3, la cinquième division du football français. Une véritable catastrophe pour le club fondé en 1881 et six fois champion de France.
De nombreux départs sont prévus au sein d’un effectif initialement taillé pour la Ligue 1. La question du rachat du club pourrait également se poser, alors que Gérard López maintient son poste pendant un an.
A l’été 2021, après avoir réussi à convaincre la DNCG du bien-fondé de son projet de reprise des Girondins de Bordeaux, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois se montrait optimiste quant à l’avenir du club. “C’est un grand jour pour les Girondins et maintenant nous allons lancer le projet sportif et économique validé. [par la DNCG] “, avait assuré, alors, Gérard López.
Aujourd’hui à Bordeaux, il n’y a ni optimisme ni pessimisme, mais la surprise. Club de football français historique, désormais les Girondins vont devoir se reconstruire en profondeur pour survivre et espérer, un jour, retrouver l’élite.
Denis Ménétrier