Le président du parti et le nouveau ministre n’ont pas élargi les contacts qu’ils avaient avant que l’intéressé n’accepte la proposition. M. Bouchez a voulu transformer la “difficulté” de quitter Mme Wilmès en “opportunité”.
“Hadja Lahbib était mon premier choix et mon seul choix. C’était simplement, à cause des qualités qu’on lui connaît”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. “On pourrait rendre les élections plus conservatrices, plus faciles, mais si on veut rapprocher les gens de la politique, il faut aussi être capable de montrer que la politique n’est pas un milieu clos, où c’est toujours pareil”, a-t-il ajouté.
De Boussu à la rue des Petits Carmes
Né en 1970 à Boussu, commune du club des Francs Borains dont le président est M. Bouchez, Mme. Lahbib est d’origine algérienne et vit désormais à Bruxelles dans la commune de Schaerbeek. « Il incarne parfaitement un parcours méritocratique : d’une petite maison à Boussu à la présentation de l’actualité, par le travail et l’engagement, de Boussu à la rue des Petits Carmes (siège du SPF Affaires étrangères), il y a un très long chemin à parcourir pour allez, et ce chemin est exemplaire », a ajouté M. Bouche.
S’il s’agit d’un roman en politique, la nouvelle ministre connaît bien les enjeux internationaux de par son métier de journaliste, selon le président libéral. “Il n’a peut-être pas d’expérience politique, mais il a de meilleures connaissances que certains de ses prédécesseurs lorsqu’ils sont arrivés à ce poste.”
“J’aurai l’honneur d’être le visage de la Belgique à l’étranger”, a-t-elle ajouté. Lahbib, qui a dit que c’était la première surprise quand ils l’ont contactée. “Il y a des appels qui vous emmènent dans une autre dimension. J’étais un peu choqué. S’en est suivi une longue conversation, sans tabous.”
Désigné dans un contexte de guerre en Europe
Cette désignation intervient à un moment où l’histoire européenne est bouleversée. “Quelqu’un a écrit que l’Histoire est de retour, peut-être serait-il commode de dire que l’Histoire frappe à nos portes, et chacun répond à sa manière”, a-t-il souligné. Le nouveau ministre n’a pas encore voulu se prononcer sur les questions d’actualité, mais a en tout cas évoqué la guerre en Ukraine. Il devrait également réserver son premier voyage, si les circonstances le permettent, à Kyiv, où la Belgique vient de rouvrir son ambassade.
Mme. Lahbib a rendu hommage à son prédécesseur avec qui il s’est longuement entretenu. “Mes conversations avec elle m’ont aidée à prendre ma décision”, a-t-elle expliqué, soulignant le lien de “fraternité” qui s’était créé entre les deux femmes.
On ignorait que le nouveau ministre était proche du MR. Il n’a pas commenté son engagement envers le parti. “Je ne suis ni de gauche ni de droite, je suis fondamentalement libre”, a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il restait “le capitaine de son âme”.