Une première couleur de cheveux qui devient drame. Taches rouges, œdème, difficulté à respirer… Wendy a fait une réaction allergique à l’un des composants du colorant. Comment est-ce possible? Existe-t-il des alternatives ?
Wendy, 22 ans, se souviendra longtemps de sa visite chez le coiffeur. Lassée de sa coupe de cheveux châtain moyen, elle décide d’aller chez un professionnel pour “changer de look”. Pour plus de commodité, prenez rendez-vous avec le coiffeur situé à côté de votre travail. C’est la première fois qu’il va au lycée. “Je lui dis ce que je veux en lui disant que j’ai le cuir chevelu sensible”, se souvient-elle.
Tranquillité pour la coiffeuse qui explique faire ce qu’elle demande « sans problème », s’installe. Première étape : l’eau de Javel. Là, vous pouvez déjà entendre le premier chatouillement. “Je lui dis qu’il me brûle, mais il dit que c’est normal”, a-t-il déclaré. Ensuite, nous mettons la couleur. “Et là, je pleurais. Ça m’a brûlé”, s’exclame-t-il.
Après plusieurs rinçages et quelques coupures, Wendy quitte le salon. La sensation de brûlure dans le crâne ne diminue pas. Et finalement, il n’aimait pas du tout la coupe de cheveux qu’ils lui avaient faite. “J’ai demandé une épaule carrée, mais ça coupe trop court. Et puis, j’ai demandé une coupe droite, ça m’a fait une goutte”, déplore-t-il.
Après 4 jours, la douleur ne disparaît pas. Il se rend donc aux urgences et c’est là que tombe le diagnostic. “On m’a dit qu’ils m’avaient brûlé le cuir chevelu. De plus, on suspecte une réaction allergique alors ils me donnent des antihistaminiques”, précise la jeune femme. Lorsqu’il sort de l’hôpital, il est tard et les pharmacies sont fermées. Il préfère donc attendre le lendemain matin pour s’y rendre. Mais quand il se réveille le lendemain, il prend peur en voyant son visage. “Elle ne me reconnaissait plus. J’étais défigurée. Mon visage avait enflé”, se souvient-elle.
Grâce à une prescription d’antibiotiques, Wendy va mieux. Finalement, son visage a pu se dégonfler et la sensation de brûlure a diminué. L’un des composants utilisés a provoqué une réaction allergique majeure chez Wendy. Il ne sait toujours pas de quel composant il s’agit.
Les experts estiment que 1% de la population est potentiellement allergique aux composants des produits de coloration. Pour beaucoup, se teindre les cheveux est devenu une routine. C’est le cas de Sarah, une cliente qui a pour habitude de se teindre les cheveux quatre fois par an. “Je n’ai jamais eu de problème. Tout se passe toujours très bien”, dit-il.
Tous les professionnels du salon sont priés de respecter les mesures préventives pour éviter les désagréments. Avant d’appliquer le produit, un test cutané doit être réalisé et les temps de pose doivent être scrupuleusement respectés. “Ce n’est pas le coiffeur qui fait la coloration. Il reçoit le produit fabriqué par les entreprises cosmétiques. Tous ces produits sont homologués et respectent une législation bien précise”, rappelle Patrick Dumont, vice-président de la fédération nationale des coiffeurs belges.
Avant d’ajouter : “Beaucoup de gens ont tendance à stigmatiser les allergies en disant que c’est dû à des produits non naturels. Il y a des gens qui ne développent pas d’allergies à l’ammoniac et qui peuvent être allergiques au miel.”
La principale molécule à l’origine des allergies : la paraphénylènediamine
Les colorants peuvent être dangereux pour les personnes qui ont des réactions allergiques, explique le Dr Anne Herman, dermatologue-allergologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc. “Avec le temps, le corps ne peut plus tolérer une molécule. On ne naît pas allergique, on le devient. La molécule principale est la paraphénylènediamine. C’est le colorant noir qui est présent dans les teintures capillaires. Il peut aussi avoir d’autres molécules comme les conservateurs. , » explique le spécialiste.
Le Dr Anne Herman parle des réactions allergiques qui peuvent se présenter sous forme de taches rouges et d’irritations sur le corps. “Plus les personnes allergiques vont se teindre les cheveux, plus les réactions peuvent être graves”, prévient-il.
Pour éviter ces inconvénients, les professionnels ont recours à des alternatives jugées plus naturelles. C’est le cas de Roberto, gérant d’un coiffeur spécialisé dans la coloration végétale. Après un passé de vendeur dans le secteur bio, Roberto décide de suivre une formation en coiffure. Il lui semblait alors évident de proposer des alternatives aux colorants chimiques. “C’est 100% naturel”, dit-il.
Plus précisément, il utilise des mélanges de plantes, broyés en poudre. “Ce sont des plantes tinctoriales. Elles arrivent crues et je les mélange au poids près. Je les mets dans un bol, avec de l’eau chaude et des huiles essentielles. Et au-delà”, explique le coiffeur.
Parmi ses clients, nombreux sont ceux qui souhaitent trouver des alternatives saines à la coloration chimique. “Le produit décolorant classique m’a piqué le cuir chevelu. Au lieu de cela, c’est beaucoup plus agréable ici. Je ne reviendrai jamais aux produits chimiques car mes cheveux sont en meilleure santé. Le résultat esthétique est le même, voire meilleur car c’est beaucoup plus naturel.” témoigne un client fidèle.