Après avoir perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale en raison des élections législatives, Emmanuel Macron s’adresse aux Français depuis l’Elysée. Gouvernement d’union nationale, remodelage ou encore réformes à venir, le président de la République pourrait faire plusieurs annonces.
Emmanuel Macron sort de son silence. Après le très faible score obtenu par le parti présidentiel aux élections législatives par rapport à 2017, qui a coïncidé avec l’entrée en vigueur du mythe national au Palau Borbó, le chef de l’État a décidé de parler publiquement, pour la première fois depuis le début de la crise politique, ce soir à 20 heures.
Après avoir reçu les forces politiques mardi 21 juin et mercredi 22 juin pour rechercher le consensus, il devrait faire des annonces et clarifier sa ligne, avant d’être rattrapé par une série d’engagements internationaux dont un Conseil européen qui démarre demain jeudi à Bruxelles.
Si pour la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire, “tout est possible” lors de cette intervention, évoquant l’effort fourni par le personnel pour “sortir du blocus”, plusieurs pistes se présentent.
Reconnaissance de sa défaite aux législatives
Première prise de parole depuis les résultats du second tour des législatives, Emmanuel Macron pourrait “se plier” à l’élection française en reconnaissant la défaite de la majorité présidentielle ce soir. Ainsi, le chef de l’Etat devrait faire la remarque que le résultat n’est pas celui qu’il attendait, quitte à annoncer qu’il laisse de côté, au moins pour un temps, certains aspects de sa politique rejetés par les Français dans les urnes.
Dans ce contexte, lorsqu’il a annoncé au début du mois que la réforme des retraites serait mise en place en 2023, le président de la République ne pourra peut-être pas revenir sur cette décision mais au moins sera prêt à en discuter plus tard.
annonces de pouvoir d’achat
Face à l’accélération de l’inflation, le président de la République pourrait aussi être tenté de reprendre la main en annonçant des mesures supplémentaires en matière de pouvoir d’achat.
Alors que le RN, qui compte désormais 89 députés à l’Assemblée, n’a cessé de réclamer une baisse des taxes sur les carburants, comme la TVA, Emmanuel Macron pourrait entrer dans ce domaine, ou prolonger le coup. d’août.
Une nouvelle prime d’inflation versée à la rentrée est prévue aujourd’hui, qui remplacera le chèque alimentaire prévu pour l’instant. Mais dans une crise économique persistante, sur fond de guerre en Ukraine à l’issue incertaine, les attentes économiques des Français sont élevées.
un remodelage
Dimanche 19 juin au soir, trois ministres ont été contraints à la démission à la demande du président de la République, à savoir la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin et la secrétaire d’État chargée de la Mer Justin. Bénin.
Après cette défaite, Emmanuel Macron pourrait, a minima, annoncer l’identité des personnes qui prendront la relève.
Par ailleurs, le président de la République est fragilisé par deux allégations de viol contre son ministre Damien Abad et sa secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou.
Un gouvernement d’union nationale
L’idée a déjà été évoquée par le président lors de l’accueil des différents leaders des partis politiques. En effet, selon le communiste Fabien Roussel reçu par Emmanuel Macron mardi soir, on lui a demandé s’il était “prêt à travailler pour un gouvernement d’union nationale” estimant que ce serait “la solution pour sortir le pays de la crise”. .
Un indice que le chef de l’Etat a également évoqué auprès de Marine Le Pen qui a estimé mercredi que “la situation ne justifie pas” un gouvernement d’union nationale.
Cette demande a également été rejetée par la plupart des chefs de parti.
« Un gouvernement avec le Front national, avec des gens d’extrême gauche qui disent que la police tue ? Certainement pas !”, insiste le LR Michel Barnier.
Lors de l’allocution de ce soir, Emmanuel Macron pourrait revenir sur le sujet.