Meurtre de Pascal Foltran sauvagement agressé dans son sommeil en 2018 : le mystère continue à Marrakech

Vivant à Marrakech depuis 20 ans avec son frère, Pascal, restaurateur toulousain de 50 ans, avait été brutalement agressé dans son sommeil en février 2018. Gravement blessé au crâne après avoir été frappé à coups de pioche par un intrus. introduit chez lui, rapatrié en France dans les années cinquante, décédé à l’hôpital de Purpan, treize jours plus tard.

Quatre ans après la mort de Pascal Foltran le 3 mars 2018 à l’hôpital de Purpan après une violente attaque dans sa villa de Marrakech, sa famille, qui vit à Toulouse de Languedoc, désespère de connaître la vérité sur son meurtre. Installé depuis près de 20 ans au Maroc où il tient depuis 14 ans un restaurant branché à Marrakech avec son frère Arnaud, Pascal, la cinquantaine flamboyante, a au moins réussi son expatriation au royaume des chérifiens.

En 2004, les deux frères, qui avaient réalisé une belle rentabilité en vendant un riad qu’ils avaient rénové au cœur de la médina, se lancent ensemble dans l’aventure de Kechmara : un bar-restaurant prisé des expatriés et de la bourgeoisie. quartier de Guéliz.

A l’exception d’un différend en 2007 avec un partenaire marocain qui s’est enfui en Israël les laissant avec une dette de plusieurs centaines de milliers d’euros à régler, les jeunes restaurateurs n’ont jamais fait parler d’eux, si ce n’est le succès de votre entreprise. “Pascal n’était pas du genre fêtard. Il n’est pas non plus attiré par les extravagances de la jet-set qui séjourne à Marrakech”, témoigne Arnaud, rappelant que dès qu’il a pu, son frère a gagné les plages d’Agadir pour pratiquer sa passion : le surf.

Pascal, qui a beaucoup voyagé avant de rejoindre son frère à Marrakech en 2000, a également engendré une petite fille de 45 ans en 2015 avec sa femme américaine Mary. Accompli dans sa vie professionnelle et personnelle, le restaurateur toulousain vit son rêve marocain jusqu’à cette nuit tragique du 17 au 18 février 2018. Un intrus parvient à s’introduire dans la chambre du couple endormi. L’agresseur frappe Pascal plusieurs fois avec une pioche dans le crâne. L’attaque est si violente que la partie métallique de l’outil est séparée du manche. Couché dans une mare de sang, Pascal est inconscient. L’individu tenant fermement son manche en bois, marche vers Maria. Il la frappe mais elle parvient à le calmer en lui offrant de l’argent.En ce moment, la mère de famille pense surtout à sa fille de 3 ans dormant dans une chambre voisine…

En lui donnant tout l’argent qu’il a pu trouver – 4 000 dirhams, moins de 400 euros – il parvient à s’enfuir. L’agresseur quitte les lieux, sans rien voler, pas même les notes données par Mary, retrouvées par la police marocaine dans le jardin de la villa.

Les expatriés secoués

Cette affaire ébranle l’importante communauté des 30 000 expatriés français vivant à Marrakech. Surtout quand les médias rapportent que Pascal a succombé à ses blessures une semaine après son rapatriement de la clinique internationale de Marrakech aux urgences de l’hôpital Purpan.

En quelques semaines, son frère Arnaud décide de vendre la Kechmara, et part avec sa compagne dans le pays qui précède sa belle-sœur. Cette dernière, qui vit aujourd’hui à Toulouse avec sa fille de 7 ans, n’a plus jamais remis les pieds au Maroc, où elle exportait des tapis et des éléments de décoration.

Depuis, l’enquête ouverte par la police marocaine n’a pas encore permis d’arrêter le tueur. Un point qui continue d’interroger les avocats de la famille Foltran. L’enlisement de l’enquête les inquiète davantage car la police marocaine, dont on sait la redoutable efficacité, dispose de l’ADN et du croquis du suspect depuis le début. Quant au mobile du meurtre, est-il toujours aussi mystérieux ? Ni la famille ni leurs avocats ne croient à l’hypothèse avancée par la police : celle d’un toxicomane qui serait reparti sans le sou après avoir battu à mort Pascal Foltran. Dans ce cas, qui aurait eu intérêt à tuer ce restaurateur « sans incident » ? Son frère, qui n’a jamais cessé de se poser la question, assure qu’il n’y a rien “dans la gestion de la Kechmara qui puisse déboucher sur un règlement de compte”. »

Pascal et Arnaud ont vécu 20 ans au Maroc

L’histoire des frères Foltran est celle de jeunes entrepreneurs intrépides. Diplôme en poche, ils quittent la France pour tenter leur chance. Après un DEA en Ecosciences obtenu à l’Université Toulouse Capitole, Pascal Foltran a voyagé pendant cinq ou six ans en Afrique pour le compte d’ONG et de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique). C’est ainsi que les Toulousains fondent plusieurs écoles au Mali, et lancent également des programmes d’agriculture de subsistance en Guinée. “J’avais passé 2 ans au Mali et 2 ans en Guinée, à développer principalement la gestion des bassins rizicoles”, se souvient Arnaud, qui l’a rejoint quelque temps après avoir validé sa licence AES (administration économique et sociale). En 1999, il part seul au Maroc, âgé seulement de 25 ans, avec l’idée de rénover une maison traditionnelle.

Profitant d’un héritage laissé par leurs grands-parents, les jeunes Toulousains décident d’investir dans l’achat d’un riad à Marrakech. “On avait de l’expérience, on l’avait déjà fait avec notre grand-père constructeur”, raconte Arnaud. « Une réhabilitation dans la tradition berbère qui dure un an, et fait la une du Times », raconte fièrement Jacques Foltran, son père. “Au départ avec cette réforme, nous voulions nous plonger dans la gestion des retraites”, se souvient Arnaud. C’était l’époque où les touristes venus d’Europe et d’outre-Atlantique redécouvraient la beauté de l’habitat de la kasbah almohade. Un intérêt qui provoque une frénésie immobilière, faisant exploser les prix. Chacun rêve d’avoir son manoir des mille et une nuits, Arnaud et Pascal vendent le leur à de riches Anglais.

Avec cet argent ils se lancent dans un autre projet : celui d’un restaurant branché toujours à Marrakech : ce sera le Kechamara. “C’était une première, il n’y avait pas d’endroit comme celui-ci il y a vingt ans à Marrakech”, raconte Jacques. Cela n’empêche pas Pascal de rester ce qu’il est, un fan de surf qui passe ses week-ends libres dans les lieux d’Agadir.

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