Les mains peintes en rouge sang, ces jeunes femmes brandissent des cintres, symbole des avortements clandestins, pour “montrer la violence”. Alice et son amie Noëlie, 17 ans, sont originaires du Val-de-Marne. C’est leur première manifestation “parce que c’est très grave ce qui se passe aux États-Unis. Là on a pris du recul. C’est très important de montrer notre colère parce que ce sont nos droits, c’est important qu’on puisse avorter si on veut , si nous ne nous sentons pas prêtes à être mères ».
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A l’appel des organisations féministes, comme le Planning Familial et les collectifs “Avortement en Europe : les femmes décident” et #NousToutes, 1.500 personnes ont manifesté à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Au total, une trentaine de manifestations ont réuni au total environ 6.500 personnes en France, selon le ministère de l’Intérieur, pour la défense du droit à l’avortement dans le monde, en réaction à la remise en cause de l’avortement par le Suprême conservateur. Cour des États-Unis. La Cour suprême des États-Unis a annulé vendredi 24 juin son célèbre arrêt de 1973 garantissant le droit à l’avortement au niveau fédéral, c’est-à-dire sur l’ensemble des États-Unis.
Des manifestants arborent des pancartes “Plus jamais ça” (plus jamais ça) et “Mon corps, mon choix” (mon corps, mon choix) dans le cortège parisien le 2 juillet 2022. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)
Morgane est également en colère contre cette décision américaine. A 32 ans, il défile pour la première fois “de toute ma vie” : “Je veux dire à quel point un sujet est important pour moi !”
“C’est un droit qui était garanti aux femmes aux Etats-Unis, qui a été révoqué en quelques heures. Alors pourquoi pas nous ?”
Morgane, manifestante
un franceinfo
En France, des groupes féministes pointent des obstacles dans le pays en matière d’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Une centaine de centres ont fermé ces dernières années, selon le groupe « Avortement en Europe, les femmes décident », et la situation s’aggrave selon la gynécologue Danielle Gaudry, figure du féminisme français. “Avec la situation du système de santé, on voit que les services qui pratiquent l’avortement ont moins de plages horaires sur le blog, s’alarme-t-il. Cet été il y aura la fermeture de certains services, dont l’IVG, il n’y a pas de personnel Donc priorité à les urgences extrêmes et on sait très bien qu’à ce moment-là, ce qui sera un peu oublié, ce seront les avortements.
Les féministes dénoncent également le refus et la culpabilité de certains médecins. Cela va au-delà de la seule question de l’avortement. “J’ai eu du mal à bénéficier d’une stérilisation définitive”, raconte Morgane. J’ai eu la chance de trouver des médecins qui ont accepté de le faire, mais c’était délicat. J’ai appelé une dizaine de gynécologues pour qu’on me dise “on ne peut pas, non. Tu n’as pas d’enfants, tu es trop jeune, tu peux changer d’avis, et si tu connais quelqu’un qui veut des enfants…” “
“Même si c’est garanti par la loi, le fait est que l’application et la mise à disposition de la femme à sa propre reproduction est encore une chose compliquée. Sans forcément parler d’interdiction, on est bloqué.”
Morgane, manifestante
un franceinfo
Par conséquent, ces manifestants appellent à une volonté politique forte et à des moyens supplémentaires pour renforcer le droit des femmes à contrôler leur corps. A l’Assemblée nationale, le groupe Renaissance (ex-LREM) a annoncé, samedi 25 juin, la présentation d’un projet de loi visant à inscrire dans le marbre le droit à l’avortement dans la Constitution française. Pour Noëlie, “cela menace la vie des femmes, il ne faut pas que ça recommence car sinon plus de femmes seront tuées”.
A Paris, manifestation pour la défense du droit à l’IVG dans le monde – Reportage de Lauriane Delanoë
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