Le Premier ministre britannique Boris Johnson à Londres le 6 juillet 2022. FRANK AUGSTEIN / AP
Une campagne qui s’annonce particulièrement rude. Neuf députés conservateurs sont désormais en lice au Royaume-Uni dimanche 10 juillet pour succéder au Premier ministre Boris Johnson.
Dernière à lancer dimanche matin, Penny Mordaunt, secrétaire d’État au Commerce international, 49 ans. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui fut la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public « tourne un peu moins autour du leader », pour se concentrer sur le « navire ».
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– PennyMordaunt (@PennyMordaunt)
Une volonté affichée de sortir de l’interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu’à ce qu’il n’ait eu d’autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de débordements dans son gouvernement.
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Révélations et bombes puantes
Très ouverte, la compétition pour le chef du Parti conservateur – et donc pour Downing Street, étant majoritairement Tories à la Chambre des communes – augure d’un été électrique, avec son lot de révélations et de boules malodorantes.
Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont annoncé tour à tour leurs candidatures aux colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph. Sajid Javid a insisté sur son plan de baisse d’impôts, s’éloignant de la lignée de Rishi Sunak, qui figure parmi les favoris et veut attendre une consolidation des finances publiques avant d’envisager de s’engager dans cette voie, dans un Royaume-Uni aux prises avec une inflation qui n’avait pas été vu depuis quarante ans.
“Sans baisses d’impôts, nous n’aurons pas de croissance”, a déclaré dimanche à la BBC Sajid Javid, annonçant mardi sa démission du gouvernement, déclenchant l’hémorragie, quelque 60 sorties au total, qui s’est avérée fatale pour Boris Johnson. Sajid Javid, 52 ans, a été suivi neuf minutes plus tard par le ministre des Finances Rishi Sunak, mais a déclaré ne pas s’être consulté.
Très apprécié pour les multiples mesures de soutien financier déployées au plus fort de la pandémie, M. Sunak, 42 ans, a été un temps fragilisé par la révélation du recours de sa riche épouse à une fiscalité avantageuse. Premier poids lourd à être lancé, il semble avoir réussi à se remettre et bénéficie de nombreux soutiens de la part des députés.
Mais il risque de subir les foudres de Camp Johnson, qui le soupçonne de trahison. Apparemment, Rishi Sunak n’a pas prévenu le Premier ministre avant de quitter le gouvernement.
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La candidature de Liz Truss est attendue
Autre candidat sérieux, Nadhim Zahawi : en tant que secrétaire d’État, il avait piloté le programme britannique de vaccination anti-Covid-19, avant de passer, la semaine dernière, du ministère de l’Éducation au ministère des Finances.
Il voit son début de campagne plombé par la révélation à la presse d’une enquête fiscale le visant. “Je suis clairement diffamé”, a-t-il déclaré à Sky News, affirmant qu’il n’était pas au courant de l’enquête et qu’il avait “toujours” payé et déposé ses impôts au Royaume-Uni. Il a assuré qu’en cas d’élections il rendra public ses revenus chaque année.
Les autres concurrents, dont les chances de succès semblent bien moindres, sont le ministre des Transports Grant Shapps, le président de la commission des affaires étrangères Tom Tugendhat, ainsi que le procureur général – chargé de conseiller juridiquement le gouvernement – Braverman sole. , et l’ancienne secrétaire d’État à l’Égalité Kemi Badenoch.
Le parti attend toujours l’entrée en carrière de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, dont les intentions ne font pas de doute, tandis qu’un autre favori, son partenaire de défense, Ben Wallace, a annoncé samedi qu’il démissionnait.
Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse présager un relèvement des seuils en termes de parrainages ou de nombre de voix dans la première partie du processus.
Mais Geoffrey Clifton-Brown, trésorier du Comité 1922, en charge de l’organisation interne du parti, s’est dit “confiant” dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes seront connus le 20 juillet.
Le calendrier le plus précis est attendu lundi, pour une éventuelle clôture des candidatures mardi, selon le Sunday Telegraph. L’objectif est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux membres du Parti conservateur, permette la désignation du vainqueur début septembre.
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Le monde avec l’AFP