“Sketch à la Trump”, “Tentative de diabolisation” : l’opposition fume après le discours surprise d’Emmanuel Macron

Juste avant de s’envoler pour la Roumanie et la Moldavie, Emmanuel Macron a fait un discours surprise à la presse. Le président français s’est exprimé directement depuis le tarmac de l’aéroport d’Orly, avec l’avion présidentiel juste derrière lui. Il a appelé les Français à “donner au pays une majorité solide” au second tour des élections législatives de dimanche. “Rien ne pourrait être pire que d’ajouter un gâchis français à la catastrophe mondiale […] Nous devons défendre nos institutions contre tous ceux qui les défient et les fragilisent », a-t-il déclaré d’un ton très solennel, s’adressant à Jean-Luc Mélenchon, son principal adversaire pour le second tour.

Pourtant, Emmanuel Macron n’a pas donné de consignes de vote claires aux citoyens. D’une voix grave, il a appelé à un « départ républicain » : « Il ne doit pas manquer de voix dans la République.

Un manque de positionnement et un ton alarmant qui ont surpris et dérangé l’opposition d’Ensemble ! Du président. Jean-Luc Mélenchon, leader du Nupes, a réagi au discours du locataire de l’Elysée sur son blog personnel, qualifiant son discours à l’aéroport de “coup manqué”. “Cette esquisse de Trump pour mettre en garde contre l’ennemi intérieur est le symbole d’une époque”, écrit Jean-Luc Mélenchon, faisant référence aux traditionnels discours de l’ancien président américain à l’US Air Force One. “Macron s’enfonce. Aux urnes, sauf chez les plus de soixante ans. Aux urnes et en autorité sur son peuple, le drapeau est en berne”, lit-on encore sur le blog Insoumis.

Le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, a pour sa part déclaré se sentir “face à un président qui s’emporte tout simplement et qui fait preuve d’un grand enthousiasme”. Il s’est dit “surpris en tant qu’écologiste” par le ton d’Emmanuel Macron lors de son discours, derrière lequel il voit “une tentative de diabolisation tomber à terre”. Julien Bayou a jugé, sur l’antenne de BFMTV, “très dangereux pour le président de pouvoir enfin dire que s’ils le frappent, c’est la République qui est touchée”. “Il y a quelque chose de très arrogant, de très Jupiter […] une dérive en fait. C’est perdre des élections et si LREM est évidemment battu dimanche, ce ne sera qu’une défaite, en aucun cas un problème pour la démocratie, pour la République ».

Pour le dirigeant communiste Fabien Roussel, “ça sent l’épicéa et la panique à bord”. “Toujours zéro engagement pour les Français, salaires et retraites. Juste des mots pour faire peur. On ne veut plus de votre majorité et de votre désordre social. On veut des jours meilleurs, du progrès et de la justice !”, a-t-il tweeté.

Toujours sur Twitter, la candidate du Nupes Sandrine Rousseau a ironisé sur l’attitude de Macron : “Avec ce fort vent de panique, l’avion présidentiel arrivera en Roumanie plus vite que prévu.”

A droite également, le discours du chef de l’Etat a provoqué un contrecoup. Valérie Boyer (LR) a critiqué le président car, selon elle, “encore une fois on a le droit au ‘c’est moi ou le chaos'”. “Ça l’embêtait moins quand il comptait sur les voix de LFI pour la présidentielle”, a-t-il conclu. Sur Europe 1, Jordan Bardlela, numéro 1 du Rassemblement national, a demandé aux Français de voter RN, modifiant les propos d’Emmanuel Macron. “Si les voix ne manquent pas dans la République, il faut voter Mythe national. Nous sommes les seuls à défendre la République dans cette élection”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse mardi en fin de journée.

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