Variole du singe : les symptômes des premiers cas européens diffèrent des cas africains

Alors qu’une crise de fièvre était considérée comme presque systématique dans le monkeypox, un peu plus de la moitié des patients étudiés au Royaume-Uni l’avaient.

Par AFP Publié le 02/07/2022 à 08:01 Temps de lecture : 3 min

Les premiers patients britanniques atteints du monkeypox, une maladie qui se propage dans le monde depuis le printemps, ont présenté des symptômes différents de ceux communément observés dans les pays africains où cette maladie était auparavant limitée, révèle une étude publiée samedi.

Bien qu’une crise de fièvre ait été considérée comme presque systématique dans le monkeypox, un peu plus de la moitié des patients étudiés au Royaume-Uni l’ont eu, note cette étude publiée dans le Lancet Infectious Diseases. Mené sur une cinquantaine de patients, ce travail, encore limité, est l’un des premiers à caractériser les spécificités cliniques de l’épidémie actuelle de monkeypox.

Cette maladie était auparavant limitée à dix pays africains. Mais ces derniers mois, de nombreux cas ont été signalés, plus de 3 000 selon les dernières nouvelles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en Europe et dans les Amériques.

Des lésions plus circonscrites

Le Royaume-Uni est l’un des premiers pays à déclarer des cas cette année, d’où l’intérêt de ce travail basé sur des observations faites fin mai, alors qu’une centaine de patients britanniques seulement avaient été enregistrés. L’échantillon correspond donc à plus de la moitié des patients connus dans le pays à cette époque. Et, parmi eux, la variole du singe s’est manifestée d’une manière nettement différente de ce qui était connu en Afrique. Les accès de fièvre sont non seulement moins fréquents, mais semblent aussi beaucoup plus courts et nécessitent beaucoup moins d’hospitalisations.

Quant aux lésions typiques de la maladie, elles sont souvent concentrées autour des organes génitaux. Dans les cas précédents, elles étaient généralement plus grandes, atteignant par exemple le visage ou le cou.

Pour les auteurs de l’étude, cette spécificité suggère que les premiers cas britanniques ont été contaminés par contact lors de rapports sexuels. Cette hypothèse, pour bien se distinguer de l’idée que la maladie a été transmise sexuellement, correspond à l’idée bien établie selon laquelle une contamination est possible en touchant une lésion cutanée chez un autre patient.

“Pas de modification génétique majeure”

La plupart des cas européens et américains ont jusqu’à présent été signalés chez des hommes ayant eu des rapports homosexuels, mais ils ne sont pas les seuls concernés. Plus largement, les auteurs de l’étude considèrent que leurs observations s’attachent à élargir la définition de la maladie pour mieux détecter de nouveaux cas, sans, par exemple, tant insister sur la fièvre.


Cependant, ces différents symptômes ne signifient pas que l’épidémie actuelle soit due à une nouvelle version du virus, comme le soulignent d’autres chercheurs. “Il n’y a pas de modification génétique significative” dans les virus séquencés chez les patients actuels, a déclaré à l’AFP le pneumologue Hugh Adler. Il soutient qu’en Afrique, de nombreux cas, sans fièvre ou avec des blessures limitées, sont peut-être passés inaperçus, ce qui fausse les comparaisons.

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