L’appli Disney+, en 2020. MARTIN BUREAU / AFP
Il a fallu à peine trois ans au groupe Walt Disney pour dépasser le maestro de Netflix. Grâce aux 14,4 millions de nouveaux abonnés gagnés au deuxième trimestre 2022 par sa plateforme de streaming vidéo Disney+, lancée en novembre 2019, et qui inclut ses autres services Hulu et ESPN+, le géant américain des médias enregistrera 221,1 millions d’utilisateurs payants au début de Juillet. C’est 400 000 de plus que son grand rival Netflix. Cette dernière se réjouit ainsi, pour la première fois, de sa couronne mondiale en nombre d’abonnés. Disney+ compte à lui seul 152,1 millions d’utilisateurs payants.
Lancé en novembre 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, Disney+ a profité des confinements pour toucher les abonnés en recherche d’emploi. Pour les attirer sur ses réseaux, en plus d’utiliser la renommée mondiale de ses têtes d’affiche de Marvel ou de Star Wars, le groupe américain n’a pas hésité à réserver la sortie de plusieurs de ses longs métrages exclusivement à sa plateforme, au détriment des salles de cinéma. . Prey, le nouvel opus de sa franchise Predator, n’est visible sur Disney+ que depuis le 5 août. Cette stratégie est aussi parfois utilisée, comme en France, comme moyen de lobbying contre les règles temporelles de la distribution des films : Avalonia, l’étrange voyage (Strange World), le prochain film d’animation Disney prévu cet automne, il ne sortira pas en chambres de l’hexagone.
Disney a également bénéficié d’un avantage tarifaire aux États-Unis par rapport à Netflix : son abonnement mensuel coûte 2 $ (1,93 €) de moins que celui de Netflix, à 7,99 $ contre 9,99 $. Les hausses de prix imposées en octobre 2021 puis en janvier 2022 par l’ancien numéro un mondial du streaming vidéo ont largement contribué à faire perdre sa couronne. Netflix a perdu près d’un million d’abonnés au deuxième trimestre 2022, après une première érosion de 200 000 unités plus tôt dans l’année, ce qui ne s’était jamais produit auparavant.
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Une promesse de rentabilité en 2024
Mais ces deux ans et demi d’offensives ont marqué les finances de Disney. Au deuxième trimestre 2022 seulement, les trois plateformes de streaming du groupe ont perdu 1,1 milliard de dollars. Ils ont cumulé au total plus de 5 milliards de pertes depuis fin 2019. Grâce à leurs autres activités dans les parcs d’attractions et les chaînes de télévision, le groupe reste rentable. Mais il ne pourra pas tenir ce rythme indéfiniment. Elle s’est engagée à rentabiliser son service d’ici 2024.
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