Joe Biden, à la Maison Blanche, le 28 juillet 2022. SUSAN WALSH / AP
L’activité américaine a reculé au deuxième trimestre à un rythme annuel de 0,9 % par rapport au trimestre précédent. Au premier trimestre, il avait déjà reculé de 1,6 %. Habituellement, lorsque le produit intérieur brut (PIB) baisse pendant deux trimestres consécutifs, tout le monde parle de récession aux États-Unis. Sauf que l’affaire est un enjeu politique important pour Joe Biden, qui a concentré son message politique sur la croissance constatée dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et fait face à une élection de mi-mandat très délicate en novembre. Avant la publication du chiffre de la croissance, jeudi 28 juillet, le président démocrate a allumé un contre-feu, et expliqué que le pays n’était pas en récession. Il avait droit à l’aide du président de la Fed, Jerome Powell, qui a également estimé mercredi que le pays ne l’était pas, notamment au vu des excellentes performances du marché du travail.
En conséquence, toute l’Amérique débat de la définition d’une récession. Cet état de l’économie est officiellement proclamé ex post, par un groupe de huit économistes de l’Office national de la recherche économique. Elle se définit comme une baisse significative de l’activité, étalée dans l’ensemble de l’économie sur plusieurs mois. Le panel tient compte de facteurs tels que l’emploi, la production, les ventes au détail et le revenu des ménages.
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Dans le détail, le chiffre du deuxième trimestre a une portée moins négative que le premier, mais offre une image moins encourageante. Elle révèle une détérioration des deux piliers de l’économie américaine : la consommation et l’investissement. Au premier trimestre, le recul de l’activité a été causé par la chute du commerce extérieur, qui s’est redressé depuis. En revanche, ce trimestre, les entreprises ont découvert beaucoup de produits qui ne plaisent pas aux consommateurs, ce qui a réduit la croissance.
Surtout, l’investissement est touché, notamment pour l’immobilier résidentiel (−14 %) et les entreprises (−3,9 %), alors que la consommation ne marche que sur une jambe, celle des services, qui croît de 4,1 % (contre 3,1 % au premier quart). Les Américains vont au restaurant et voyagent, mais abandonnent les biens achetés en vrac pendant la crise à cause du Covid-19 (en baisse de 4,4% contre une hausse de 0,3% au premier trimestre). En conséquence, la consommation passe de 1,8 % à 1 %, tandis que les dépenses publiques continuent de baisser, notamment au niveau fédéral hors défense (−10,5 %).
Augmentations d’impôts et investissements
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