L’écrivain Salman Rushdie poignardé sur scène lors d’une conférence

Les faits se sont déroulés ce vendredi à l’Institut Chautauqua, où la romancière devait prononcer un discours. Il a été soigné et son agresseur a été arrêté.

L’écrivain britannique Salman Rushdie, qui vit sous protection policière depuis la fatwa émise en 1988 pour son roman Les versets sataniquesa été victime d’une attaque ce vendredi lors d’une manifestation organisée dans l’Etat de New York, rapporte AP.

Selon un journaliste de l’AP, un homme est soudainement apparu sur les lieux pour attaquer Salman Rushdie avec un poignard à son arrivée. On ne sait pas dans quel état de santé se trouve l’écrivain, qui souffre d’une blessure au cou.

Les événements se sont produits au Chautauqua Institute, dans le nord de l’État de New York, où le romancier devait prononcer un discours. Il a été immédiatement pris en charge, tandis que son agresseur a été interpellé. L’amphithéâtre où devait se tenir la réunion a été évacué pour des raisons de sécurité.

Symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux

Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l’Empire britannique, tente de ne pas se réduire au scandale provoqué par la publication de versets sataniquesqui a mis le feu au monde musulman et a conduit à une “fatwa” en 1989 appelant à son assassinat.

“Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous le seul prisme de la ‘fatwa'”, disait il y a quelques années ce libre penseur qui se veut un écrivain, pas un symbole.

Mais l’actualité – la montée en puissance de l’islam radical – l’a progressivement rendu à ce qu’il a toujours été aux yeux de l’Occident : le symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression. Déjà en 2005, il considérait que cette « fatwa » avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.

vivre caché

Contraint désormais de vivre caché et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs préférés, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, encore accrue par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, qui Les versets sataniques sont dédiés

Installé à New York depuis plusieurs années, Salman Rushdie – sourcils arqués, paupières lourdes, chauve, lunettes et barbe – avait repris une vie presque normale tout en continuant à défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence.

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