Le Boeing 767, qui devait expulser des dizaines de migrants vers le Rwanda, n’a jamais quitté la base militaire d’Amesbury au Royaume-Uni le 14 juin 2022. JUSTIN TALLIS / AFP
C’est un revers pour le gouvernement britannique : malgré sa détermination à expulser les migrants vers le Rwanda, à 6.000 kilomètres de là, pour dissuader les arrivées illégales au Royaume-Uni, le premier vol a été annulé suite à une décision d’urgence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) . ).
Le plan critiqué par l’ONU est très populaire auprès de l’électorat conservateur, alors que le Premier ministre Boris Johnson tente de restaurer son autorité après avoir échappé à un vote de défiance de son parti. Mais après un procès, une décision de la Cour européenne des droits de l’homme a contraint l’avion spécialement loué, qui a été loué pour des centaines de milliers d’euros, à rester au sol. “Le dernier billet a été annulé. PERSONNE NE VIENT AU RWANDA”, a tweeté l’association d’aide aux réfugiés Care4Calais, qui avait annoncé de précédentes annulations d’expulsions.
Des sources gouvernementales ont confirmé à l’agence de presse britannique PA que l’avion prévu ne décollerait pas en raison d’interventions de dernière minute de la CEDH. Les autorités avaient initialement l’intention d’expulser jusqu’à 130 migrants (iraniens, irakiens, albanais ou syriens) sur le premier vol, un nombre qui avait été réduit à la suite de divers recours individuels.
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Et dans un revirement de dernière minute, la CEDH a stoppé mardi soir l’expulsion d’un demandeur d’asile irakien, prenant une mesure d’urgence temporaire. Une source de soulagement pour les groupes de défense des droits des migrants qui jugent le projet du gouvernement cruel et immoral. La CEDH, basée à Strasbourg, a décidé que l’expulsion de l’Irakien devait être reportée jusqu’à ce qu’un tribunal britannique ait examiné la légalité du projet de loi, ce qui est attendu en juillet. Il s’agit notamment de s’assurer que les migrants ont accès à des procédures équitables au Rwanda et que ce pays est considéré comme sûr.
Le gouvernement britannique “ne se décourage pas”
S’il a dit attendre des recours, le gouvernement britannique avait pourtant marqué ces derniers jours sa détermination à procéder à des expulsions vers le Rwanda. “Il y aura des gens sur ces vols et s’ils ne sont pas sur ce vol, ils seront sur le prochain”, a déclaré aujourd’hui la ministre des Affaires étrangères Liz Truss à Sky News. “Nous ne nous laisserons en aucun cas décourager ou embarrasser par certaines critiques”, a déclaré le Premier ministre Boris Johnson.
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Suite à la décision de la CEDH, le ministre de l’Intérieur Priti Patel a déclaré : “Nous ne nous laisserons pas décourager de faire ce qu’il faut et de mettre en œuvre nos plans pour contrôler les frontières de notre pays”.
Dans le cadre de son accord avec Kigali, Londres financera initialement le système à hauteur de 120 millions de livres (140 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a clairement indiqué qu’il offrira aux migrants la possibilité de “s’installer définitivement”.
Une politique “immorale”, selon l’Église anglicane
Lors d’une conférence de presse à Kigali, la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a décrit l’accord comme “une solution à un système d’asile mondial défaillant”. “Nous ne pensons pas qu’il soit immoral d’offrir un toit aux gens”, a-t-il déclaré, ajoutant que le Rwanda serait “heureux” de recevoir “des milliers de migrants”.
“Cette politique immorale couvre le Royaume-Uni de honte”, ont déclaré les chefs spirituels de l’Église anglicane, dont l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, York, Stephen Cottrell et 23 évêques. .
“Les personnes immorales dans ce cas sont des trafiquants”, a déclaré la ministre Liz Truss. Alimentant la polémique, le prince Charles a essayé en privé le projet “d’horreur” du gouvernement, a rapporté samedi le Times, alors qu’il devait assister à une réunion du Commonwealth le 20 juin au Rwanda.
Le monde avec l’AFP