Le PS veut la retraite à 60 ans pour les longs parcours, les bons moments

La soirée barbecue, organisée à Brakel au domicile d’Alexander De Croo, visait à resserrer les liens au sein du gouvernement, entre les 7 partis. Cette formation d’équipe arrivait à point nommé pour calmer les esprits sur la réforme des retraites que Karine Lalieux (PS) espère achever avant le 21 juillet.

Vêtue d’une robe bleu vif de la tête aux pieds, Eva De Bleeker (Open VLD), secrétaire d’État au Budget, a fait une entrée remarquée dans le jardin du premier ministre. L’an dernier, lors du précédent barbecue Vivadian, elle avait privilégié une robe aux couleurs plus variées. “L’an dernier, c’était Vivaldi, là, c’est juste bleu”, a lancé Eva De Bleeker, ironique. L’anecdote est révélatrice. Entre libéraux attachés à la rigueur budgétaire et socialistes avides de conquêtes sociales, les tensions parcourent le gouvernement De Croo.

Parce que jeudi, De Bleeker a frappé la table. “Mais où est la réforme des retraites ?elle a lancé Le soirappelant à un effort budgétaire de 3 milliards, s’inquiétant également du retard de la réforme du marché du travail, étant donné que le plan de relance financé par l’Europe de la Belgique était en péril si les recommandations de la Commission n’étaient pas suivies.

L’affrontement était dirigé contre les socialistes Karine Lalieux, ministre des Retraites, et Pierre-Yves Dermagne, ministre de l’Économie.

Thomas Dermine (PS), secrétaire d’État au Relance, a renvoyé les coups, dénonçant “l’énorme cynisme” du ministre du budget. Karine Lalieux, quant à elle, a senti le retour d’Eva De Bleeker “aux vieilles recettes suédoises, qui ont réduit les droits sociaux et la sécurité sociale.”

Malgré ces invectives, samedi soir, l’ambiance était plutôt détendue dans le jardin du Premier ministre, près duquel paissent quelques moutons.

Les Wallons de gauche, Thomas Dermine, Pierre-Yves Dermagne, Ludivine Dedonder et Georges Gilkinet, se retrouvent à table.

Alexander De Croo partage sa sienne avec Frank Vandenbroucke, Vincent Van Quickenborne et Sarah Schlitz.

En présence des 20 membres du gouvernement fédéral, les blagues s’enchaînent et, si l’on parle travail, c’est de manière légère et informelle, loin d’un conseil des ministres.

Pas d’accord avec le noyau

Certains des invités se sont retrouvés le lendemain matin pour la réunion du comité ministériel restreint (kern). Un bon barbecue peut faire beaucoup de choses, mais il n’y a pas de miracles. Aucun accord sur la réforme des retraites n’a émergé de cette réunion. Le Premier ministre a toutefois accepté que la retraite à 60 ans soit remise sur la table pour les personnes ayant une carrière d’au moins 42 ans. La demande, faite par le PS, a eu le don d’irriter le MR, l’Open VLD et le CD&V qu’ils ont bloqués à ce moment-là. Il faut actuellement 44 ans de carrière pour partir à 60 ans. Pour partir à 61, ou 62 ans, il faut 43 ans de carrière. La mesure socialiste permet aux personnes qui ont commencé à travailler avant l’âge de 21 ans de prendre leur retraite plus tôt qu’aujourd’hui. “Il est évident que cette demande n’est pas en accord avec le gouvernement et ne répond pas aux attentes de la Commission européenne”, nous glisse une source bien informée. La discussion devrait se poursuivre ce lundi soir, lors de la nouvelle réunion prévue.

Vivaldi est prévu, dans ce dossier comme dans d’autres, au plus tard le 21 juillet.

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