Monnaie unique : face au dollar, l’euro atteint son plus bas niveau depuis près de 20 ans

Porté par les tensions énergétiques en Europe et la force du dollar, l’euro est en pleine chute libre. La monnaie unique européenne touche son plus bas niveau depuis mardi depuis près de 20 ans face au dollar vert. De mardi soir à mercredi, il fallait 1,02544 $ pour obtenir un euro. A titre de comparaison, ce taux de change se situait autour de 1,14 en début d’année et même à 1,19 il y a un an.

“Les craintes croissantes d’une récession poussent l’euro vers le bas, alors que le dollar s’envole”, a déclaré Fiona Cincotta, analyste du City Index. Les négociants en devises parient que la Fed, la Réserve fédérale américaine, continuera d’augmenter agressivement les taux d’intérêt pour maintenir l’inflation sous contrôle, a-t-il déclaré.

« La parité pourrait être atteinte prochainement »

Par ailleurs, la croissance de l’activité économique dans la zone euro a nettement ralenti en juin dans le secteur privé, il y a au moins 16 mois, selon un indice, calculé à partir d’enquêtes auprès des entreprises et publié par l’agence S&P. En zone euro, “la récession semble inéluctable” pour Neil Wilson, analyste chez Markets.com. “L’euro est dans une situation grave” et “si la BCE ne s’unit pas, la parité pourrait bientôt être atteinte”.

La crise énergétique pèse également sur la monnaie unique. “De fortes augmentations des prix du gaz et de l’électricité présentent un risque important que l’économie de l’UE entre en récession plus tôt que prévu”, a déclaré Trevor Sikorski, analyste chez Energy Aspect, dans un rapport.

Il y a un risque à la fois de “pénuries d’énergie” et de ménages, au pouvoir d’achat réduit en raison des tarifs de l’énergie, réduisant leur demande, explique Guillaume Dejean, analyste chez Western Union. Depuis le début de l’année, le prix de la FTT néerlandaise, la référence du gaz naturel en Europe, a grimpé de près de 150 %, atteignant mardi 176,01 euros le mégawattheure. Avant l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, il se négociait bien en dessous de 100 euros par mégawattheure.

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